Pandémie et froid : double peine pour les sans-abri
La récente vague de froid extrême a engendré une situation qui a accentué les préoccupations pour les organismes dévolus aux personnes sans-abri.
Marion Willis, directrice générale de St. Boniface Street Links et de la Morberg House, fait le point sur les moyens déployés par son organisation. « Notre équipe de terrain parcourt Saint-boniface sept jours sur sept, matin, midi et soir. On passe par Saint-boniface centre, par le Parc Windsor ou encore par Transcona. Je pense qu’on est la seule équipe de ce côté de la rivière Rouge. On distribue des cafés, de la nourriture, et on parle avec les personnes.
« L’itinérance a beaucoup augmenté avec la pandémie. Et le froid apporte une vraie préoccupation supplémentaire pour nous. C’est-à-dire qu’on ne se contente pas de distribuer des repas et de repartir. On veut créer un vrai lien humain avec eux. Et le faire dehors par - 30° n’est pas évident.
« La COVID-19 a entraîné la fermeture de tous les lieux de socialisation où les personnes sans-abri pouvaient se réchauffer. Je trouve honteux qu’en ce moment, toutes ces places soient fermées et qu’on ne puisse pas en ouvrir pour permettre à notre équipe de faire correctement son travail. On ne demande pas un bâtiment pour un temps indéfini. Seulement jusqu’à fin du mois de mars au moins. »
Depuis le 7 février, un refuge temporaire pour les sans-abri a été mis en place à la paroisse Holy Cross.
« Les personnes sans-abri méritent d’être servies dans la dignité. Parfois j’entends des commentaires comme : Ils n’ont qu’à aller à Main Street
Project. Mais je mets au défi n’importe qui de marcher de Saint-boniface jusqu’à Main Street Project, même avec un bon manteau.
« Il y a bien des gens qui appuient notre mission à titre personnel, mais qui ne franchiront pas l’étape d’aller eux-mêmes vers les personnes qui en ont besoin. Si on veut vraiment voir le problème en face il faut le confronter avec un maximum d’empathie. »