La population canadienne va être passée à la loupe.
Le recensement décennal aura lieu le 11 mai. Pour les équipes de Statistique Canada, le travail d’organisation a commencé il y a déjà plusieurs semaines : recrutement, formation et protocole sanitaire sont à l’ordre du jour.
Pour mener à bien le recensement, Statistique Canada est à la recherche de 32 000 personnes. Stéphane Dufour, statisticien en chef adjoint, pointe le cas particulier du Manitoba.
« Au Manitoba, on est à la recherche d’environ 1 400 personnes pour une centaine de chefs d’équipe et des agents recenseurs.
« Il y a bien évidemment des postes bilingues réservés. La formation des chefs d’équipe a commencé en mars. Pour les agents recenseurs, la formation va débuter en mai.
« Ce qui est assez particulier cette année, c’est qu’on privilégie l’embauche locale pour les communautés éloignées. Il n’y a jamais eu d’embauche faite dans les réserves. C’est une première pour nous. Si on n’arrive pas à recruter dans certaines réserves, on verra avec les chefs quelles options s’offrent à nous. L’essentiel étant d’éviter d’apporter la COVID-19. »
Comme pour beaucoup d’autres évènements, les restrictions sanitaires ont un impact sur l’organisation du recensement de 2021.
« Cette année, il va être possible pour tous les Canadiens de remplir le questionnaire en ligne.
« En 2016, sept ménages sur dix ont répondu en ligne. Cette année, on vise huit sur dix. Si on le remplit en ligne, certaines questions ne s’appliqueront pas. »
| Le quart des ménages
« Le questionnaire va être en ligne à partir du 3 mai. Au 11 mai, on sait qu’on aura déjà obtenu un certain nombre de réponses.
« Environ le quart des ménages reçoit le questionnaire long. Il y a environ 16 millions de ménages au Canada. On estime qu’un quart de ces 16 millions offre un bel échantillonnage à étudier.
« Il reste toujours la possibilité de remplir le questionnaire par téléphone ou bien de le recevoir en papier.
« Puisqu’on le sait, tout le monde n’a pas accès à une connexion internet, ou alors elle n’est pas forcément de bonne qualité.
« Le travail des agents recenseurs va commencer vers la fin juin. Ils vont effectuer des suivis ponctuels. Ils vont, par exemple, devoir vérifier si des logements existent toujours et s’ils sont toujours occupés.
« Dans le cas où un agent devra faire un suivi avec un ménage, il ne rentrera pas dans le logement. Et il aura un masque fourni, avec du gel. Les discussions se feront en respectant la distanciation sociale. Le recensement dans la maison se fera en dernier recours.
« Les agents vont donc être sur le terrain entre juin et la fin juillet. À ce momentlà, on va clore le recensement, puisqu’on va devoir commencer le traitement des données pour publier les premiers résultats en février 2022. »
| Comprendre les impacts
« En février, il y aura des statistiques sur la population et les logements. Par la suite, jusqu’en octobre, des statistiques sur des thématiques particulières sortiront.
« Le recensement raconte une histoire et on va aussi être en mesure de comprendre les impacts de la COVID-19 dans la vie des ménages. On voit ainsi l’importance de faire évoluer le questionnaire.
« C’est donc primordial de le remplir. Qu’on pense aux données pour appuyer les programmes sociaux. Qu’on pense aussi que lors d’une crise sanitaire, la santé publique se sert des informations du recensement pour cerner les priorités à mettre en place ».