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Après avoir attendu un an pour rendre public le document pour appuyer sa réforme scolaire et dévoiler le contenu de son projet de loi 64, la Province a décidé de prendre du temps supplémentaire pour former cinq groupes de travail sur des questions particulières. (1)
Avant tout le ministre de l’éducation, Cliff Cullen, se veut clair. « Le projet de loi 64 est une composante de ce projet de réforme scolaire et de notre stratégie pour l’éducation de la jeunesse manitobaine.
« Notre grande priorité dans la réforme scolaire, c’est les résultats des élèves. Notre projet de loi 64 est axé en particulier sur la gouvernance du modèle éducatif.
« Au sujet de la gouvernance, on aimerait que la nouvelle administration scolaire se mette en place en juillet 2022. C’est la première mesure qui serait prise pour enclencher la réforme scolaire.
« Pour travailler sur l’amélioration des résultats des élèves, ça va prendre un effort de longue haleine. Pour ce faire, nous allons nous assurer que les préoccupations des parties prenantes soient considérées dans les prochains mois, et même par la suite, dans cette réforme. »
Au chapitre de l’élimination des commissaires scolaires, le député progressisteconservateur de Spruce Woods se défend des critiques.
« Les choses changent. La tâche principale d’un commissaire, c’est de décider de la taxe scolaire. Et comme nous allons réduire cette taxe, les commissaires vont perdre leur vocation première. »
| Poursuivre les consultations
« En remplacement, nous proposons un conseil scolaire communautaire pour chaque école. L’élu donnera des conseils au chef d’établissement d’abord et ensuite aux directeurs des 15 régions.
« Je pense qu’avec ce nouveau système on peut garder un niveau local dans les écoles, notamment par le biais des parents qui s’engagent. »
Au-delà de ses convictions personnelles, Cliff Cullen reconnaît la nécessité de poursuivre des consultations. « Il y a eu 75 recommandations de faites avec des objectifs de haut niveau. Cependant, le rapport ne donne pas de pistes à suivre sur la manière d’atteindre ces objectifs clés.
« C’est pourquoi nous voulons prendre encore du temps pour impliquer les Manitobains. On veut dessiner une feuille de route avec eux durant les prochains mois. Et on dévoilera à la population les grandes lignes des conclusions vers septembre de cette année. »
Pour le ministre, la mise en place de ces nouveaux groupes de travail était inévitable. « Une réforme demande du temps. L’objectif central est de développer un système éducatif de qualité pour les élèves manitobains.
« On peut admettre que ça prendra plusieurs années pour voir les résultats s’améliorer. »
Plusieurs critiques émises sur la réforme scolaire soulignaient que le problème des faibles résultats est lié à la pauvreté infantile plutôt qu’au système éducatif en lui-même.
« Il est vrai que la pauvreté, c’est un enjeu. On est conscient que c’est un gros problème qui influe sur le résultat des élèves. Mais on ne veut pas que la pauvreté serve d’excuse pour que les enfants ne reçoivent pas une éducation adéquate.
« Ces dernières années, le gouvernement manitobain s’est engagé à réduire la pauvreté infantile. Nous sommes très conscients que le Manitoba a le taux le plus élevé au pays de pauvreté chez les enfants. Il y a encore beaucoup de travail à faire.
« On sait qu’il y a un lien entre la pauvreté et le niveau d’éducation. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a un groupe de travail spécifiquement dédié à ce sujet.
« Le Groupe de travail sur la pauvreté et l’éducation aura comme mandat de répondre à la double question suivante :
Comment peut-on fournir de meilleurs résultats et s’assurer que la pauvreté n’est pas une barrière pour la réussite des élèves? »
(1) Le Conseil consultatif du ministre sur l’éducation inclusive ; le Groupe de travail sur la pauvreté et l’éducation; le Comité consultatif provincial sur le programme d’études; l’équipe d’examen des demandes de financement; le Conseil consultatif des élèves.