La Liberté

Les animaux sauvages intrigués par la ville

- Laëtitia KERMARREC lkermarrec@la-liberte.mb.ca

Comme chaque année au début du printemps, des coyotes ont été aperçus dans Winnipeg. Les comporteme­nts des gens en pandémie ont possibleme­nt favorisé leur observatio­n. Éclairage de Zoé Nakata, la directrice générale du Wildlife Haven Rehabilita­tion Centre, qui s’occupe d’animaux malades ou orphelins.

Début avril, trois coyotes ont été aperçus dans Norwood Grove. Zoé Nakata n’est pas surprise : « La ville de Winnipeg est entourée de beaucoup de forêts, et a beaucoup de parcs. Donc elle offre des espaces propices aux animaux sauvages.

« Nous n’avons pas cherché à savoir s’il y avait de plus en plus d’animaux sauvages, comme les coyotes, qui se déplacent vers les zones urbaines. Mais il est fort possible que les gens les remarquent davantage durant la pandémie, parce qu’ils se promènent plus dans la nature, dans les forêts et au bord des rivières. Et aussi parce qu’ils font plus de camping. »

Zoé Nakata n’exclut pas non plus la possibilit­é que la pandémie, qui a favorisé un certain calme en ville, inciterait les animaux à y circuler plus souvent.

« Au Wildlife Haven Rehabilita­tion Centre, nous avons enregistré une hausse des appels de 30 % en moyenne depuis le début de la pandémie, et une augmentati­on de 15 % du nombre d’animaux admis au centre pour des soins. Ça concerne une grande variété d’animaux : buses, aigles, hiboux, pélicans, oies, coyotes, castors... (1)

« On ne sait pas si cette hausse est liée à une augmentati­on globale du nombre d’animaux sauvages au Manitoba entre 2020 et 2021. Généraleme­nt, ce nombre fluctue d’une année sur l’autre. Il est parfois en hausse, parfois en baisse. Pour 2020, ce n’est pas encore documenté. »

| Faire attention

Et si d’aventure on se retrouve nez à nez avec un coyote? Conseils de Zoé Nakata :

« Pour n’importe quel prédateur, on veut faire très attention. La meilleure solution si on rencontre un coyote, par exemple, c’est de lui laisser le plus d’espace possible pour passer et ne pas rester en travers de son chemin.

« Il ne faut pas essayer de caresser les animaux sauvages. S’ils ont des bébés, il ne faut surtout pas essayer de se mettre entre les parents et leurs petits. Certains animaux peuvent aussi nous transmettr­e toutes sortes de maladies, appelées zoonoses. (2)

« Si l’animal paraît blessé, la meilleure chose à faire est d’appeler le centre de réhabilita­tion. Des experts pourront discuter au téléphone pour évaluer la situation afin d’arriver à la meilleure solution.

« Et si on ne veut pas attirer les animaux sauvages en ville, il faut éviter de les nourrir pour les encourager à rester dans leur habitat naturel. »

(1) En 2020, le Wildlife Haven Rehabilita­tion Centre a reçu en traitement 2 466 animaux. L’endroit peut accueillir au-delà de 300 animaux à la fois.

(2) Voir La faune sauvage, porteuse de dangers ci-dessous.

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Photo : Marta Guerrero Zoé Nakata, la directrice générale du Wildlife Haven Rehabilita­tion Centre situé à Île-desChênes, a remarqué une hausse importante des appels dans la dernière année.

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