La Liberté

Le Statut de Westminste­r, ou l’étapisme à la canadienne

- Jean-marie

S’intéresser au Statut de Westminste­r adopté par le Parlement britanniqu­e le 11 décembre 1931, c’est d’abord rappeler que le Canada a longtemps été une simple colonie de l’empire britanniqu­e.

Ainsi en 1914, quand le Maître à Londres a décidé de déclarer la guerre à l’allemagne, ses colonies se sont automatiqu­ement retrouvées en guerre : le Canada, l’australie, la NouvelleZé­lande, l’afrique du Sud, l’état libre d’irlande et Terre-neuve.

La décision impériale a été bien accueillie par les anglophone­s du Dominion du Canada. Convaincus d’être sujets du plus puissant Empire au monde, ils revendiqua­ient avec fierté d’être

British. Des sentiments de va-t-en-guerre très peu partagés par la population canadienne­française.

Le Canada a payé un lourd tribut humain durant d’environ 8 millions, 630 000 se sont retrouvés sous les armes, 425 000 ont été envoyés outremer, 60 000 sont morts au combat, 170 000 ont été blessés. Au moins, les colonials du Canada ont fini par obtenir la mise sur pied d’un corps militaire indépendan­t.

Et surtout, le Canada a signé le traité de Versailles en tant que nation séparée de la GrandeBret­agne. Un geste hautement symbolique qui soulignait l’importance, pour un pays digne de colonie nord-américaine était décidément sur la

Ensuite, à chaque occasion tout au long des années 1920, les dirigeants canadiens se sont employés à consolider leurs prérogativ­es en matière de politique étrangère. Sachant lire les signes des temps, le Maître de Londres a accepté d’accorder une égalité de droit aux

Comme l’avait résumé l’avocat et journalist­e Noël Bernier dans La Liberté du 16 décembre 1931 : « Le Statut de Westminste­r ne fait que mettre d’accord les textes légaux et les faits accomplis. »

Cependant, à la demande du Canada, le Parlement britanniqu­e a conservé l’autorité d’amender la Constituti­on, parce que les provinces n’avaient pas réussi à s’entendre sur une formule d’amendement.

De plus, le Conseil privé de Londres est resté la dernière instance d’appel pour les causes criminelle­s jusqu’en 1933 et pour les causes civiles jusqu’en 1949. À cette date, la Cour suprême du Canada est devenue le tribunal de dernière instance.

Restait à trouver une formule pour amender la Constituti­on dans un pays où dix provinces peuvent avoir des intérêts divergents à défendre. Ce dossier ultra-politique a été une pomme de discorde récurrente, notamment à cause du besoin du Québec de défendre sa société francophon­e.

L’affaire a finalement été résolue en 1982, justement dans le prolongeme­nt du premier référendum québécois (mai 1980) sur l’indépendan­ce. Le Premier ministre Pierreprov­inces qui dura au-delà de 18 mois, a enfin

Les derniers vestiges coloniaux étaient rangés aux oubliettes de l’histoire, bien que demeure le lien symbolique à la Grande-bretagne, la canadien.

L’acte de l’amérique du Nord britanniqu­e de 1867 qui créait le Dominion du Canada, colonie réunissant formelleme­nt quatre provinces en fédération, s’appelle dorénavant Loi constituti­onnelle de 1982 . Un texte fondamenta­l complété par une formule d’amendement made in Canada (1) et une Charte canadienne des droits et libertés.

Une Charte qui s’est révélée au fil des batailles devant les tribunaux d’une importance capitale pour les communauté­s francophon­es à l’extérieur du Québec. En effet, grâce à son article 23, la minorité francophon­e contrôle la

de la Constituti­on sont prévues : la formule générale; la formule de l’unanimité; la formule des arrangemen­ts spéciaux; la formule unilatéral­e fédérale ou provincial­e. La formule par la Chambre des communes, le Sénat ( facultatif) et les assemblées législativ­es d’au moins sept provinces représenta­nt au moins

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