Plus de places disponibles et toujours un souci de personnel
Les centres d’apprentissage et de garde publics Les P’tits Brisous à la Broquerie et La Garderie Arc-en-ciel à Notre-dame-de-lourdes obtiennent un total de 100 places additionnelles. Cette capacité d’accueil largement renforcée met en lumière le casse-tête du manque de personnel.
La directrice depuis 2017 des P’tits Brisous, Andrée Rémillard, avait fait une demande d’aide financière il y a environ cinq ans pour agrandir le centre d’apprentissage rattaché à l’école SaintJoachim.
« C’est lors de ma deuxième application que j’ai reçu une réponse favorable des gouvernements pour recevoir 1,7 million $ au total, dont 769 000 $ de la Province. L’entreprise Hylife nous a aussi donné environ 50 000 $ à travers un fonds de bienfaisance. »
Trente-neuf nouveaux espaces ont ainsi été créés entre mars 2020 et mars 2021. « On peut maintenant accueillir 16 poupons au lieu de huit, 55 enfants d’âge prématernel et préscolaire au lieu de 44, et toujours 30 enfants d’âge scolaire. (1)
« L’agrandissement répond à un besoin des parents de la communauté. Toutes les places sont déjà prises pour les poupons pour le mois d’août. Ainsi que pour les préscolaires pour le mois de septembre, quand nous aurons fini les dernières rénovations.
« Au niveau des employés, nous étions en tout 14 avant les travaux. La plupart à temps partiel. Trois personnes sont de niveau 3 : moi, la directrice adjointe et une éducatrice. Quatre personnes sont de niveau 2, dont une en formation pour le niveau 3; et quatre autres personnes sont en formation pour le niveau 2. Le reste des employés étant des aides à la jeune enfance.
« Maintenant, on cherche à être en tout une vingtaine de personnes, dont deux superviseurs : un pour les poupons et un pour les préscolaires. C’est très difficile à trouver, surtout en français, et en plus au rural. Les trois quarts de nos employés ont gradué de Saint-joachim et sont restés dans la communauté. Car pour des gens de la ville, ça peut faire loin de se rendre jusqu’à La Broquerie pour le travail.
« On recherche quand même un peu partout. Une personne doit arriver de France pour travailler avec nous prochainement. Pour encourager du monde à postuler, on envisage aussi d’offrir de la formation à nos employés pour passer les niveaux. Mais c’est sûr qu’on ne pourra pas envoyer tout le monde en formation.
« Il faut trouver des solutions pour combler le manque d’éducateurs en français au Manitoba. Pourquoi pas en augmentant les octrois du gouvernement pour proposer de meilleurs salaires à nos éducateurs? » (2)
Joëlle Bazin, directrice depuis plus de 15 ans de La Garderie Arc-en-ciel, est aux prises avec des soucis similaires à ceux d’andrée Rémillard.
Le centre d’apprentissage et de garde précédemment rattaché à l’école régionale Notre-dame a obtenu 900 000 $ de la Province et 1,32 million $ du Fédéral complétés par 200 000 $ provenant de la vente de l’ancien bâtiment de la garderie (3) 230 000 $ par collecte de fonds auprès de la communauté et 600 000 $ en prêt.
Il se peut qu’il y ait d’autres collectes de fonds pour réduire le montant du prêt de la garderie, mais on ne sait pas encore. Le projet n’est pas tout à fait terminé. On attend encore d’autres petits travaux.
« Nous sommes ainsi récemment passés de 65 espaces à 126. Nous pouvons maintenant accueillir 28 poupons au lieu de 12; 38 enfants d’âge préscolaire au lieu de 28; 40 enfants d’âge scolaire au lieu de cinq; et 20 prématernelles comme avant.
| Le cauchemar du recrutement
« Nous n’avons pas pris de nouveaux employés pour le moment. Relativement nombreux, nous avons décidé de prendre notre temps avec la pandémie en cours.
« Avec moi, nous sommes présentement 14, dont neuf employés de niveau 2 ou 3, trois étudiantes et une cuisinière. Nous visons à être 19 employés en tout.
« Mais je peux déjà dire que ça va être un cauchemar pour recruter de nouveaux éducateurs francophones. La seule raison que nous avons réussi à en avoir, c’est parce qu’on en envoie étudier pour obtenir leur niveau 2 ou 3, à raison de deux jours par semaine à la garderie et trois jours en classe.
« Pour ça, le gouvernement provincial leur verse 400 $ par an. À eux de payer le reste. Mais ça vaut vraiment la peine, parce que l’obtention d’un niveau fait ensuite une grosse différence dans leur salaire.
« Étant situés au rural, je pense aussi que ce sera plus facile de trouver du monde de Notre-dame-de-lourdes que de la ville pour rester sur le long terme. Par exemple, quatre de nos employés habitent ici depuis 20 ans, et quatre autres depuis plus de dix ans. »
Les centres d’apprentissage et de garde font face à une concurrence accrue depuis le début de la pandémie, précise la directrice. « Les écoles ont dû embaucher davantage d’éducateurs de niveau 2 ou 3. Et elles proposent un meilleur salaire que les centres d’apprentissage et de garde. Ce qui fait qu’on perd des employés. En ce qui nous concerne, c’est un seul employé qui est parti. Mais pour d’autres centres, c’est quatre ou cinq. »
Joëlle Bazin se dit néanmoins confiante de pouvoir trouver du personnel, grâce aux bonnes conditions de travail qu’offre La Garderie Arc-en-ciel.
(1) Les poupons sont des enfants de six à 18 mois, les prématernelles ont de deux à quatre ans, les préscolaires ont de quatre à six ans, et les scolaires ont plus de six ans.
(2) Les aides-éducateurs/aides-éducatrices, et les éducateurs/ éducatrices de la petite enfance gagnent habituellement entre 11,90 $/ heure et 22,48 $/heure au Manitoba.
(3) La Garderie Arc-en-ciel a déménagé le 12 avril 2021 et n’est plus directement rattachée à l’école régionale Notre-dame.