Un temps d’humilité, de silence, et de prière
Encore une fois nous commençons l’été, comme si souvent, en vivant des temps d’ombre et de lumière.
La lumière, bien sûr, c’est la reprise, graduelle mais certaine, de la vie normale. Avec toujours plus de vaccinés et la diminution du nombre de personnes dans les unités de soins intensifs, les mesures de santé publique deviendront toujours moins restrictives. De plus en plus, on va pouvoir jouir de cet été ensemble. Alléluia! Toutefois, l’été apporte aussi ses ombres, ses nuages et sa foudre. Et là, bien sûr, je parle de la découverte (ou plutôt de la redécouverte) de sépultures non-marquées près d’anciens pensionnats autochtones. Cet été, ces découvertes se succèdent, semaine après semaine. Il se pourrait même que plusieurs découvertes soient annoncées dans une même semaine. Après tout, il y a eu plus de 150 de ces écoles résidentielles à travers le pays.
À force de constater le nombre sans cesse croissant de ces sépultures, il est bien possible que nous, les Non-autochtones, nous nous sentions paralysés. Que dire? Que faire? Pour nous les Franco-manitobains, la situation peut être encore plus déchirante. Pourquoi? Parce qu’avec un peu d’honnêteté et d’humilité, nous reconnaîtrons que ces prêtres, frères et soeurs religieux qui ont administré et travaillé dans ces écoles, ce sont nos grands-tantes, nos grands-oncles et nos arrière-grandes-oncles. Peut-être même que nous les avons connus personnellement.
D’ailleurs, il y a encore parmi nous aujourd’hui de ces Oblats de Marie-immaculée, de ces Soeurs Grises, de ces Missionnaires Oblates du SacréCoeur et de Marie-immaculée. Peut-être même leur rendons-nous visite de temps à autre. Je vous assure du fond de mon coeur que ces personnes ne sont pas des monstres moraux. Loin, loin, loin de là! L’évangile vit dans le coeur de chacun et de chacune de ces prêtres, religieux et religieuses.
Mais alors, comment ces hommes et femmes ont-ils pu faire fonctionner pendant plus de cent ans un système et un réseau si néfaste qu’on peut validement l’appeler, d’une certaine manière, un génocide?
Je ne sais pas du tout m’expliquer en totalité la raison d’être et le fonctionnement de tout ceci. Mais je sais que ce n’est pas la « faute » de quelques individus, politiciens ou supérieurs religieux. Si on veut à tout prix attribuer une « faute », admettons que c’est toute la société canadienne de l’époque des pensionnats autochtones et tous èles catholiques nonautochtones qui pensaient que c’était la bonne manière de faire les choses. Et même, qu’on faisait du bien à ces milliers d’enfants.
Cet été peut devenir pour nous un temps de grâce. Si nous écoutons avec le coeur. Si nous nous informons avec un esprit ouvert sur le système des pensionnats autochtones. Si nous nous tenons avec ces peuples, en silence, alors qu’ils vivent leur deuil. Et comme me l’ont dit les Priez, priez, priez avec nous.