Sur la voie du changement
Le Musée canadien pour les droits de la personne a publié fin juin 2021, la deuxième phase d’un rapport externe qui fait état de racisme et d’oppression systémique au sein de l’institution. Ce rapport ajoute 16 recommandations aux 44 précédentes. Depuis un an, l’organisme s’attèle à une transformation en profondeur.
C’est à bras le corps que le conseil d’administration travaille sur les 44 premières recommandations faites dans le premier rapport externe de Me Laurelle Harris (1), comme le souligne Michèle Rivet, la vice-présidente du CA du Musée canadien pour les droits de la personne.
« Le CA accueille ce deuxième rapport avec grand intérêt. C’est la conclusion du travail de Me Laurelle Harris. Le rapport indique qu’il reste encore beaucoup de travail à faire et ce n’est pas une surprise.
« Depuis maintenant un an, le Musée a pris des mesures très importantes pour rectifier les problèmes identifiés dans le premier rapport. Bien des efforts ont été entrepris.
« Mais changer complètement l’ensemble des paramètres relatifs aux questions d’égalité demande du temps.
« Depuis le 17 août 2020, le Musée a une nouvelle directrice générale, Isha Khan, avec laquelle nous travaillons étroitement.
« On est très positif sur les changements déjà opérés. On est sur la bonne voie. Atteindre la parfaite égalité et la parfaite inclusion, c’est un travail de longue haleine. (2) »
Cependant, Michèle Rivet tient à le rappeler, « le CA n’est pas là pour surveiller le travail opérationnel, on n’est pas là pour parler aux employés. On doit laisser la direction faire sa part.
« Nous, le CA, on est là pour s’occuper de la partie stratégique en lien avec Isha Khan. Elle nous fait des rapports dont nous pouvons vérifier la véracité auprès des membres de la haute direction. Mais il faut faire attention à ne pas interférer.
« La présidente du CA, Pauline Rafferty, rencontre Isha Khan de manière hebdomadaire. Le reste du CA la rencontre toutes les deux semaines. Plus simplement, on pourrait dire que le CA fait un travail de suivi et Isha Khan voit à modifier les structures directement. »
Sur fond d’inclusion, Michèle Rivet donne quelques exemples des modifications structurelles. « En mars 2021, un directeur de l’équité et des initiatives stratégiques a été embauché, Haran Vijayanathan.
« Des formations de personnel à tous les niveaux ont été effectuées. On a aussi commencé à modifier les politiques des ressources humaines pour le recrutement d’employés.
« Tout le travail fait par Isha Khan nous conforte dans la direction prise par le Musée. Pour qu’un changement se fasse, tout le personnel du Musée doit être impliqué.
« Nous y travaillons tellement fort que j’aimerais que ces mesures prises au Musée jouent un rôle de leadership dans l’inclusion et d’équité de notre société.
« Ce qui s’est passé n’est pas réparable. Mais maintenant, notre rôle est que ces situations n’arrivent plus jamais. Et nous sommes en bonne voie de créer un climat sain pour permettre à tous les employés de s’exprimer librement.
« Je suis très confiante dans ce qui est fait. C’est un travail de surveillance que le CA va devoir continuer les prochaines années. »
(1) Voir l’édition de Laliberté du 19 au 25 août 2020.
(2) Il est possible de suivre l’évolution des mesures prises par le Musée à ce lien : https:// droitsdelapersonne.ca/ recommandations-et-actions