La Liberté

Doit-on s’attendre à une nouvelle vague à l’automne?

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Le Dr Julien Arino, professeur titulaire au Départemen­t de mathématiq­ues à l’université du Manitoba et modélisate­ur épidémiolo­giste, détaille les prévisions possibles du nombre de cas de COVID-19 à l’automne.

« Quand il y a introducti­on d’un nouveau variant plus transmissi­ble, comme le variant Delta, on observe d’abord une montée très lente et progressiv­e du nombre d’infections, suivi ensuite d’une explosion du nombre de cas. C’est ce qui est arrivé précédemme­nt avec le variant Alpha partout dans le monde.

« Avec le haut taux de vaccinatio­n au Manitoba, évalué autour de 80 %, on espère cependant que la province résistera mieux à la propagatio­n du nouveau variant Delta. L’arrivée d’une quatrième vague de COVID-19 va donc dépendre de plusieurs facteurs.

« D’abord, le taux de vaccinatio­n. Il faut savoir que même si absolument tout le monde se faisait vacciner, on aurait encore quelques cas de COVID-19, puisque l’efficacité du vaccin n’est pas de 100 %. Par exemple, avec une efficacité de 95 %, une personne sur 20 peut encore être infectée. »

| Manque de recul

« Et pour l’instant, on travaille un peu en aveugle, parce qu’on a seulement sept mois de recul sur l’efficacité des vaccins environ. On a encore une connaissan­ce limitée sur la durée de l’immunité. Le temps nous dira si le vaccin nécessite une troisième dose, et un rappel annuel ou non.

« C’est d’ailleurs pour ça que les mesures sanitaires (distanciat­ion, masques...) restent importante­s. Heureuseme­nt, on s’attend à moins de pression sur les hôpitaux quand même, parce que les vaccinés développen­t des maladies moins sévères. »

Un autre paramètre qui rentre en compte est le comporteme­nt des gens, qui reste difficile à prévoir.

Alors peut-on imaginer un monde sans COVID19 dans le futur? Le Dr Julien Arino répond : « Le problème, c’est qu’il s’agit d’une pandémie mondiale. Tous les pays sont connectés et chaque gouverneme­nt gère les restrictio­ns sanitaires à sa manière. La GrandeBret­agne, par exemple, a récemment levé toutes les mesures de santé, ce qui a causé une nouvelle hausse importante du nombre de cas.

« Ce sont ces nids d’infections qui favorisent l’émergence de nouveaux variants et, une fois créé, un nouveau variant n’a besoin d’infecter que dix à 15 personnes pour se propager partout. Alors si d’aventure un nouveau variant que les vaccins ne couvrent pas apparaissa­it, on ferait face à un nouveau problème. Cependant, je suis confiant sur le fait qu’un nouveau vaccin pourrait être proposé très rapidement, surtout avec la technique à ARN messager. »

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