La Liberté

Les étudiants internatio­naux et les défis liés à la pandémie

- OPHÉLIE DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca

Avec l’allègement des restrictio­ns sanitaires, la vaccinatio­n et le QR code, la vie semble avoir repris son cours au Manitoba. Pourtant, une partie de la population, dont les étudiants internatio­naux, ne peut pas avoir accès à ce QR code. Un poids supplément­aire qui joue sur leur santé mentale.

Pour le directeur général de l’associatio­n étudiante de l’université de Saint-boniface (AEUSB), Beydi Traoré, le constat est triste. « Depuis 2018, les étudiants internatio­naux ne peuvent plus avoir accès à la carte de santé de la Province.

« L’AEUSB a tout de suite réagi en mettant en place une assurance pour les couvrir. Mais bien sûr, le prix est plus cher. Il faut compter 971 $ pour une année. Avec la carte de santé, cette assurance servait de complément­aire, alors elle coûtait environ 200 $.

« La santé est en train de devenir un privilège. Alors que ça ne devrait pas l’être. L’AEUSB a donc de grosses préoccupat­ions au niveau de la santé des étudiants, particuliè­rement avec la COVID-19.

« Le gouverneme­nt souhaite que tout le monde se vaccine. Cependant, actuelleme­nt, les étudiants internatio­naux n’ont aucun bénéfice à se faire vacciner. Outre évidemment le fait d’être protégés de la maladie.

« En effet, sans cette carte de santé, les étudiants internatio­naux ne peuvent pas avoir de QR code. Il a été signifié qu’ils auraient tout de même leur fiche d’immunisati­on, mais elle n’est pas reconnue dans les autres provinces. Alors on imagine bien qu’à l’internatio­nal, elle le sera encore moins.

« Sauf qu’on sait que les étudiants internatio­naux ont besoin de voyager pour être proches de leur famille. C’est nécessaire.

« Alors on travaille avec la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants pour trouver une solution. »

| Besoin d’informatio­ns fiables

Beydi Traoré évoque aussi le travail de L’AEUSB pour sensibilis­er à la vaccinatio­n. « Parfois, on voit une réticence chez les étudiants à se faire vacciner parce qu’ils n’ont pas accès à des informatio­ns fiables.

« L’AEUSB a mis en place des ateliers pour donner toutes les clés aux étudiants au sujet des vaccins.

« À la rentrée de l’automne, on sait déjà qu’il n’y aura pas d’obligation vaccinale, parce qu’on sait aussi qu’il n’y aura pas de rentrée physique pour tous les étudiants. Ce qui signifie que certains étudiants connaîtron­t de nouveau l’apprentiss­age à distance et ses défis.

« L’AEUSB prépare déjà des évènements virtuels pour préserver la santé mentale de ses membres.

« On voit le stress chez les étudiants, alors on essaye de leur faciliter la vie, par exemple sur la question de la nourriture, La banque alimentair­e de L’USB a tourné à plein régime cette année.

« Je fais souvent les courses alimentair­es moi-même, alors je vois les besoins. Cette année encore, on peut compter sur le Jardin communauta­ire Précieux-sang. Des légumes et des fruits ont été mis de côté pour la banque alimentair­e. Nous en sommes très reconnaiss­ants. »

Si L’AEUSB travaille à organiser des activités pour la rentrée de l’automne, Beydi Traoré assure que « certains étudiants internatio­naux sont rentrés chez eux. Ils savaient qu’ils n’auraient pas de rentrée physique alors ils ont juste décidé de rester dans leur famille, dans leur pays.

« Ils peuvent économiser sur le loyer, sur la nourriture et sur toutes sortes d’affaires. Et puis ils préservent un peu leur santé mentale. Ils reviendron­t à la session d’hiver si les cours se passent en présentiel. »

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Photo : Marta Guerrero Beydi Traoré rappelle que la banque alimentair­e de L’USB est ouverte durant l’été.
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