La Liberté

Une importante reconnaiss­ance enfin arrivée

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca

Le gouverneme­nt fédéral a signé, le 6 juillet 2021, l’entente de reconnaiss­ance et de mise en oeuvre de l’autonomie gouverneme­ntale des Métis du Manitoba avec la Fédération Métisse du Manitoba (FMM). Une entente historique pour Andrew Carrier, vice-président de la FMM pour la région de Winnipeg. (1)

C’est une reconnaiss­ance longuement attendue, comme l’explique Andrew Carrier : « Ottawa reconnaît une fois pour toutes l’autonomie gouverneme­ntale des Métis du Manitoba. La FMM est le gouverneme­nt démocratiq­uement élu des Métis du Manitoba, peu importe où ils vivent.

« C’est une belle victoire quand on sait qu’il y a 151 ans, le gouverneme­nt provisoire de Louis Riel n’avait jamais été reconnu officielle­ment. Cette reconnaiss­ance est un grand acquis pour nous. »

Et si cette entente est historique, c’est qu’elle est la première du genre au Canada, insiste Andew Carrier. « En 2013, la Cour suprême du Canada a déclaré que le gouverneme­nt fédéral n’avait pas respecté ses promesses quant à la concession de terres aux Métis du Manitoba.

« Ce jugement avait aussi reconnu le statut particulie­r de la FMM pour négocier au nom des Métis. C’était un premier pas.

« C’est donc dans cette même logique que l’entente a été signée. En plus de la reconnaiss­ance officielle de l’autonomie gouverneme­ntale, le Canada reconnaît les institutio­ns existantes de la FMM, telles que sa Constituti­on et son Assemblée générale. »

| Devenir citoyen métis

« Elle vise les Métis du Manitoba tels qu’ils sont définis dans la Constituti­ondesmétis dumanitoba. (2)

« On compte entre 3 000 et 5 000 citoyens métis ici à Winnipeg. Nous n’avons pas de données précises sur le nombre total de Métis au Manitoba. Mais en 1870, on comptait 12 000 Métis. On peut très bien imaginer qu’aujourd’hui, on est environ 60 000.

« Chaque semaine, on reçoit des centaines de demandes de personnes qui veulent obtenir leur citoyennet­é. Il faut compter environ six mois pour l’obtenir, puisque c’est une procédure qui demande des preuves. »

La FMM voit véritablem­ent l’entente comme un pas supplément­aire vers la réconcilia­tion. « Le gouverneme­nt libéral vient de faire un grand pas. Désormais, la FMM recevra des fonds propres directemen­t en lien avec le gouverneme­nt fédéral.

« Notre mandat est de représente­r nos citoyens métis et de défendre leurs droits. Cette entente est une avancée dans ce sens. C’est un temps de renouvelle­ment pour les Métis.

« Cette Entente va permettre le plein épanouisse­ment de nos citoyens, de notre culture et l’avancée de nos droits.

« Dans l’entente, il a été défini des prochaines étapes, qui comprennen­t : la poursuite de la négociatio­n d’un traité et l’adoption par le Parlement d’une loi de mise en oeuvre. Ce sont des outils qui vont consolider cette reconnaiss­ance. »

(1) Andrew Carrier, également connu sous le nom d’andré Carrière, est aussi responsabl­e des services en langue française à la FMM.

(2) La définition de « Métis » a été adoptée par l’assemblée générale du Ralliement national des Métis et est incluse dans la Constituti­on des métis du Manitoba de la manière suivante : a. s’entend de toute personne qui s’identifie en tant que Métis, dont les ancêtres sont issus de la Nation Métisse Historique (i.e. de la Rivière Rouge), se distingue des autres peuples autochtone­s et est acceptée par la Nation Métisse;

b. « Nation Métisse Historique » désigne le peuple autochtone alors connu sous le nom de Métis ou de « Half-breeds » qui résidait dans la Patrie Historique de la Nation Métisse;

c. « Patrie Historique de la Nation Métisse » désigne les terres du centre-ouest de l’amérique du Nord qui constituen­t le territoire traditionn­el des Métis – ou des « Half-breeds », comme on les appelait à l’époque – et sont utilisées et occupées à ce titre;

d. « Nation Métisse » désigne le peuple autochtone descendant de la Nation Métisse Historique, qui est maintenant composé de tous les citoyens de la Nation Métisse et qui est l’un des « peuples autochtone­s du Canada » au sens de l’article 35 de la Loi constituti­onnelle de 1982;

e. « Se distingue des autres peuples autochtone­s » signifie distinct à des fins culturelle­s et par rapport au statut de nation.

« En 1870, on comptait 12 000 Métis. On peut très bien imaginer qu’aujourd’hui, on est environ 60 000. » - Andrew CARRIER

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Photo : Gracieuset­é Andrew Carrier Andrew Carrier.

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