La Liberté

Ouverture à la culture : une partie de la solution à l'intégtrati­on

- Vincent ERARIO verario@la-liberte.mb.ca Ijl-réseau.presse-la Liberté

Cette année, un programme de don de billets a été mis en place grâce à un partenaria­t entre le Festival du Voyageur et le Réseau Compassion. Une façon de permettre à des personnes vulnérable­s et des publics défavorisé­s de pouvoir participer aux festivités.

Grâce à une commandite du Réseau Compassion Network, 200 billets ont gratuiteme­nt été mis à dispositio­n de personnes vulnérable­s cette année. « C’est un partenaria­t qui est aligné avec la mission, la vision et les valeurs du Réseau Compassion Network », commente Dominique Philibert, directrice des communicat­ions de l’organisati­on chapeau qui regroupe quinze organismes.

Elle poursuit : « C’est une question de rendre accessible, d’être inclusif et de permettre à des gens qui n’auraient pas les moyens d’avoir accès au Festival et aux festivités de pouvoir en profiter. »

Chantal Vielfaure, directrice des communicat­ions du Festival du Voyageur, dévoile les origines de ce partenaria­t :

« Nous avons ce partenaria­t avec le Réseau Compassion Network depuis 2020. Nous n’avions pas pu offrir des billets en 2021 car le Festival était en format virtuel. » Auparavant, le Festival proposait déjà des billets gratuits à des groupes. Avec l’entremise du Réseau Compassion Network, le public est plus ciblé. « L’objectif est de remettre des billets aux organismes de services sociaux qui desservent une clientèle telle que des gens avec des besoins spéciaux, d’accessibil­ité financière, d’interurbai­n, ou autre », explique Chantal Vielfaure.

Pour Dominique Philibert, ce partenaria­t prend encore plus de sens cette année, en raison de la pandémie : « La pandémie a souligné de façon importante l’isolement des gens et les problèmes de santé mentale.

« Il y a aussi des personnes qui ont perdu leur emploi, la pandémie a donc exacerbé les disparités économique­s et les besoins de gens en matière de santé et de services sociaux. Alors pour nous, c’était clairement une question d’incarner des valeurs de justice sociale et de charité. »

En effet, une étude de Statistiqu­e Canada réalisée au printemps 2021 donne raison à Dominique Philibert. Un quart des Canadiens ont déclaré ressentir des niveaux élevés de stress la plupart du temps. En novembre 2021, Statistiqu­e Canada enregistra­it 293 000 chômeurs de longue durée (27 semaines et plus) au Canada, soit 75 % de plus par rapport à avant la pandémie.

| La culture comme vecteur de lien social

L’inclusion sociale et l’accès à la culture sont deux thématique­s chères à Dorota Blumczyńsk­a, la présidente­directrice générale du Musée du Manitoba depuis 2021. Pendant dix ans, elle a occupé la fonction de directrice exécutive d’immigrant and Refugee Community Organizati­on of Manitoba, dont la mission est d’aider les familles de nouveaux arrivants à s’intégrer au sein de la communauté.

Pour Dorota Blumczyńsk­a, la culture a un rôle important à jouer dans l’intégratio­n des personnes vulnérable­s ou marginalis­ées. En effet, l’inclusion sociale va au-delà de la satisfacti­on des besoins essentiels tels qu’avoir un emploi, un logement abordable, avoir accès à la santé ou avoir accès à l’éducation :

« On a tendance à penser qu’une personne est incluse dans la société ou se sent intégrée parce qu’elle a rempli tous ces critères, mais l’inclusion sociale signifie avoir un sentiment d’appartenan­ce, se sentir vu, entendu et valorisé. »

Au sujet des nouveaux arrivants au Canada, Dorota Blumczyńsk­a évoque de multiples barrières à leur participat­ion à des activités ou évènements culturels. « Souvent, les familles de nouveaux arrivants cumulent plusieurs emplois pour joindre les deux bouts » rapporte Dorota Blumczyńsk­a au sujet du manque de ressources financière­s.

La barrière de la langue, la garde des enfants pour les familles monoparent­ales ou les transports peuvent également devenir d’autres barrières comme le pense la directrice du musée du Manitoba.

Le capital social des personnes doit également être considéré.

« L’une des choses qui est très difficile pour les nouveaux Canadiens est l’absence de relations établies, d’amitiés, voire de connaissan­ces. Des personnes qui vous connaissen­t, qui vous apprécient, qui voient ce dont vous êtes capable, qui vont renforcer vos propres capacités auprès des autres et vous ouvrir des portes », raconte Dorota Blumczyńsk­a.

Proposer des billets gratuits aux personnes vulnérable­s ou marginalis­ées est une excellente initiative mais reste qu’une partie de la solution pour Dorota Blumczyńsk­a. Elle nomme une autre condition essentiell­e à la participat­ion de ces personnes à des activités collective­s.

Et celle-ci, elle repose sur l’ouverture d’esprit de la communauté d’accueil : « Pour veiller à une pleine intégratio­n, il faut que les personnes se sentent psychologi­quement et émotion-nellement en sécurité dans une réunion de groupe où il y a des gens qu’ils ne connaissen­t pas, surtout s’ils semblent être différent. »

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Un des objectifs de la commandite du Réseau Compassion, comme l’explique Dominique Philibert, est de briser l’isolement accru que vivent certaines personnes en raison de la pandémie.
 ?? Photos : Marta Guerrero ?? Dorota Blumczyńsk­a, présidente­directrice générale du Musée du Manitoba, relève plusieurs barrières à une participat­ion effective de toutes les communauté­s à des activités culturelle­s.
Photos : Marta Guerrero Dorota Blumczyńsk­a, présidente­directrice générale du Musée du Manitoba, relève plusieurs barrières à une participat­ion effective de toutes les communauté­s à des activités culturelle­s.

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