Penser des actions au quotidien plutôt que ponctuelles
Le Festival du Voyageur, le plus grand festival d’hiver de l’ouest canadien, célèbre chaque année l’histoire des voyageurs, intimement liée à celle des Métis et des Premières Nations. Un engagement que prend à coeur Barney Morin, coordonnateur d'initiatives autochtones du Festival du Voyageur.
L’engagement vers la réconciliation passe par plusieurs aspects, comme le souligne Barney Morin. Entre autres, le Festival du Voyageur était l’un des signataires, en 2019, de l’entente relative aux Autochtones de Winnipeg.
« On reconnaît exactement où on se situe dans l’histoire avec les peuples autochtones. On est une place humble où on invite les gens à s’informer, et on développe des partenariats pour renforcer notre programmation. On a déjà fait appel à différentes Premières Nations et à des organisations gouvernementales pour avoir plus de diversité et d’inclusion au sein du Festival.
« Cette année, on va pouvoir retrouver un nouveau lieu de rassemblement au Parc du Voyageur qui honore les Métis de la Rivière Rouge : le Feu d’infinité. Ce sera une structure de 12 mètres de long qui aura la forme du symbole d’infinité du drapeau métis. »
Depuis janvier 2022, il est possible de retrouver sur les réseaux sociaux du Festival du Voyageur des nouvelles capsules de quelques minutes intitulées Minut Michif, en partenariat avec l’union nationale métisse Saint-joseph du Manitoba.
Déjà présentes en 2021, ces capsules sont l’occasion d’en apprendre davantage sur l’histoire des Métis, aussi bien au niveau des traditions que de la cuisine ou encore de l’art.
Barney Morin pointe la volonté de l’organisme à l’interne de développer des relations fortes avec les Autochtones. « Ce sont des relations qui vont prendre des années à se développer et à se consolider. On ne veut rien précipiter. On est conscient du parcours qu’il faut faire. Donc on travaille de concert pour qu’eux nous apportent leurs perspectives.
« Dès la cérémonie d’ouverture, la composante autochtone est présente. On veut démarrer le Festival dans de bonnes conditions. Ce sont des choses qu’on encourage. Mais en plus des cérémonies pour le public, ii y a aussi des cérémonies en privé avec le conseil d’administration, l’équipe du Festival, la famille officielle. On essaye d’y inclure des gardiens du savoir, des aîné(e)s autochtones. On veut bâtir des relations solides pour s’engager activement dans la réconciliation.
« C’est important de soutenir les voix de nos voisins. Nous sommes un festival qui célèbre l’histoire des voyageurs, nous nous devons de reconnaître l’histoire de nos ancêtres pour engager un véritable changement. Nous devons reconnaître les terres sur lesquelles nous nous trouvons. C’est nécessaire de faire notre part, comme Canadien, Manitobain et personne qui respecte la communauté dans laquelle il/elle vit. »
Comme coordonnateur d’initiatives autochtones au Festival, Barney Morin veille à une juste représentation des Autochtones dans la programmation artistique. « C’est nécessaire de célébrer les voix et les talents autochtones qui nous entourent. On veut vraiment représenter la scène artistique du Manitoba, qui inclut des Autochtones.
« C’est quelque chose qui se fait naturellement. Cette année, on ne veut pas juste pointer ce qui est autochtone ou ce qui ne l’est pas. La réconciliation devrait faire partie de chacune de nos actions, alors on essaye de ne pas se concentrer sur une seule chose. Dans un format hybride, c’est un peu plus difficile à concilier. »