Faut-il se soumettre aux groupes extrémistes?
Madame la rédactrice,
Je voulais m’abstenir de faire tout commentaire au sujet du « convoi de la liberté ». J’en avais marre. Je me suis réveillé en pensant à ce que j’avais raté sur la compréhension des évènements des dernières semaines liés aux protestations qui ont surgi à travers le Canada. Avais-je été trop complaisant concernant ma petite vie placide à Niagara On The Lake, loin (pour l'instant) de ce qui se passe à Ottawa, dans les villes canadiennes et aux frontières. Ai-je été trop éloigné de ce qui se passe puisque je n'en ai pas été directement affecté? Dois-je simplement abandonner et me soumettre à des groupes extrémistes internationaux, et aux forces évangéliques d’extrême droite des États-unis? Heureusement qu’un article paru dans La Presse de Montréal intitulé Mêlez-vous de vos affaires (s’il vous plaît) m’a été envoyé (1).
Si vous ne lisez qu'une partie de l'article ci-joint, je vous inviterais à vous limiter au premier paragraphe :
Pendant 26 jours, leurs camions avaient pris le pays en otage. Certains d’entre eux avaient retiré les roues de leurs mastodontes pour empêcher les forces de l’ordre de les remorquer. Leurs opérations étaient financées par des fonds étrangers. Des fonds versés, entre autres, par les services secrets américains. À leur tête, on retrouvait l’un des leaders de Patria y Libertad, groupe paramilitaire d’extrême droite.
C’était l’octobre rouge du Chili, en 1972.
La grève des camionneurs chiliens avait été la première d’une série de crises manufacturées pour déstabiliser le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende. Avec le succès que l’on sait : un an plus tard, la junte militaire s’était emparée du pouvoir.
En lisant cet article, il ne me semblait pas que les forces armées allaient être appelées comme elles l’ont été lors de la crise d’oka (2) qui était une protestation contre une décision de justice autorisant l’agrandissement du terrain de golf. Les politiciens sont-ils tout simplement trop préoccupés par les contrecoups qui pourraient s’ensuivre lors des prochaines élections? Est-ce aussi qu'une partie de l'électorat ira jusqu'au bout pour évincer les partis politiques actuels? Cela dit, je peux comprendre le danger de créer des martyrs parmi les extrémistes. Chose certaines, things are a-changing!
Certains lecteurs du Globe and Mail blâment Justin Trudeau en lui reprochant de ne rien faire plutôt que rencontrer les camionneurs. Certains diront que ça ne les inquiète pas tellement.
Ici en Ontario le premier ministre Doug Ford, jusqu’au 12 février 2022, n’avait pas été vu au cours des deux dernières semaines. Les premiers ministres des provinces de l’ouest pourraient aussi agir tel que souligné par le journaliste du Winnipeg Free Press Niigaan Sinclair (3)
À titre d’exemple Jason Kenny, le premier ministre de l’alberta pourrait invoquer la loi sur les infrastructures qu'il a utilisée ou essayé d'utiliser contre les Autochtones liés à la construction de pipelines. (4)
Sans doute, nos politiciens préfèrent utiliser les gants blancs pour essayer de mettre fin aux contestations des manifestants. Je dois cependant admettre que les forces de l’ordre doivent faire attention de ne pas créer des martyrs que les chefs de fil de ces convois vont saisir pour promouvoir leurs causes, quelles qu’elles soient. Dans certains cas, les organisateurs vont se servir des enfants comme boucliers humains.
Gilbert Comeault, le 13 février 2022.
1. Article de La Presse https://plus.lapresse. ca/screens/c79e152c-a986-4256-b98ccdaf912ee2a6__7c___0.html?utm_ content=email&utm_source=lpp&utm_ medium=referral&utm_campaign=internal+share 2. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/ article/la-crise-doka-1 3. https://www.winnipegfreepress.com/local/thedifference-with-these-protests-576199542.html 4. https://www.lawnow.org/albertas-criticalinfrastructure-defence-act/