L'ancien poste de police a fait l'unanimité
Le comité exécutif de la Ville de Winnipeg a unanimement approuvé la motion visant à ajouter l’ancienne station de police de Saint-boniface à la liste des ressources historiques. L’étape finale est maintenant l’approbation du Conseil, dont la prochaine réunion a lieu le 24 février.
Les membres du comité exécutif, le maire de la Ville de Winnipeg Brian Bowman et les conseillers municipaux, Matt Allard, Jeff Browaty, Scott Gillingham, Cindy Gilroy, Brian Mayes, Sherri Rollins ont tous et toutes, le 16 février, donné leur voix en faveur de la désignation historique de l’’ancien poste de police de Saint-boniface, situé au 227 boulevard Provencher.
Mais la désignation ne pourra être finale qu’après le vote du 24 février lors de la réunion du conseil municipal. Matt Allard, en entrevue avec
La Liberté le 16 février était confiant d’obtenir une majorité favorable, puisque neufs conseillers ont déjà soutenu la proposition sur l’ensemble des deux audiences, du 17 janvier (lors du Comité d’orientation permanent des biens et de l'aménagement, du patrimoine et du développement du centreville) et du 16 février : « Il faut neuf voix pour gagner un vote quand tous les conseillers sont présents. On a déjà neuf voix, du moment que personne ne change d’opinion. »
L’administration publique de la Ville de Winnipeg fait savoir qu’aucun mécanisme d’appel ne sera possible après la réunion du Conseil : « La décision du Conseil d’ajouter un bâtiment à la liste des ressources historiques est définitive. Une autre décision du Conseil serait nécessaire pour la modifier ou l’annuler. »
| Une collaboration fructueuse
Cindy Tugwell, directrice générale de Heritage Winnipeg, Walter Kleinschmit et David Dandeneau, président et viceprésident d’héritage Saintboniface, Michel Lagacé, président de la Société historique de Saint-boniface, Alain Laurencelle, président des Ami.es du Jardin de sculptures, Guy Savoie, ancien conseiller municipal pour Saint-boniface et Robert Loiselle, président des Ami.e.s du carré civique, ont en effet été entendus lors de l’audience.
« On est très content, d’autant plus que l’issue est unanime, s’exclame Walter Kleinschmit, ça reflète une confiance envers les recommandations du Comité historique. »
Robert Loiselle salue l’aboutissement d’un travail d’équipe : « Héritage Saintboniface, les Ami.e.s du carré civique, Heritage Winnipeg, on a fait notre travail. On s’est bien organisé, on a bien présenté l’importance de cette désignation-là, pour préserver l’ensemble du carré civique. »
Jean-michel Beaudry, directeur général adjoint de la Société de la francophonie manitobaine, a également réagi à l’adoption unanime du comité exécutif : « On est très heureux de la décision qui a été prise. »
Il adresse aussi un message à la Ville : « On encouragerait la municipalité à l’avenir de communiquer avec la communauté francophone, avant de prendre des décisions sur notre patrimoine mais aussi sur la livraison de services et plein d’autres sujets qui sont fort importants pour la communauté. »
| Entre vocation et désignation
L’ancien poste de police a été vendu par la Ville de Winnipeg au médecin Marc Fréchette, en septembre 2012. Depuis bientôt dix ans, il est question de transformer le lieu en une clinique de santé, comme Dr. Marc Fréchette le confiait à La
Liberté dans son édition du 21 au 28 novembre 2012.
Dr. Marc Fréchette n’était pas présent lors du comité exécutif de la Ville le 16 février, toutefois, lors de l’audience du comité d’orientation permanent du 17 janvier, il avait réitéré son intention de réaliser son projet de clinique mais s’était opposé à la désignation historique du bâtiment.
Robert Loiselle, aujourd’hui défenseur de la désignation historique (1), partage quand même la vocation de la clinique voulue par Dr Fréchette.
« On est prêt à l’aider à promouvoir sa clinique, on est prêt à être ses premiers clients le jour qu’elle ouvre. On partage sa passion pour amener des services médicaux au nord de Saint-boniface.
« Je pense que le Dr. Fréchette comprend qu’on est derrière lui et qu’il n’y a rien dans la désignation patrimoniale qui l’arrête d’ouvrir sa clinique. Donc j’espère qu’il est en train de mettre ses efforts pour ouvrir la clinique le plus vite possible. »
Contacté par La Liberté, Dr. Marc Fréchette n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
(1) Dans l’édition du 1er décembre au 7 décembre, Robert Loiselle s’opposait à la désignation historique. « Si on regarde à l’ancienne station de police, le Dr Fréchette a déjà investi beaucoup pour transformer le lieu en clinique médicale », expliquait-il à l’époque, « une désignation historique peut freiner un projet comme celui-ci. » Il recommandait alors de faire entrer le bâtiment sur la liste des bâtiments commémoratifs.