Le sens de « précarité menstruelle »
Dans son étude Faciliter l’accès aux produits menstruels, Mesures possibles, publiée en 2021, le Conseil du statut de la femme du Québec cite une définition du Fonds des Nations unies en matière de population :
« La précarité menstruelle désigne les difficultés de nombreuses femmes et filles à se payer des protections hygiéniques à cause de leurs faibles revenus, [le terme] recouvre également la vulnérabilité économique accrue dont souffrent les femmes et les filles à cause du poids financier des protections hygiéniques dans leur budget. Ce poids financier n’inclut pas que les serviettes hygiéniques ou les tampons, mais aussi le coût des antidouleurs ainsi que des sous-vêtements neufs. »
La présidente-directrice générale de l’organisme Siloam Mission, Tessa Blaikie Whitecloud, confirme que les produits menstruels sont souvent en concurrence avec d’autres besoins essentiels.
« Est-ce que je suis capable de maintenir mon appartement? Est-ce que je suis capable d’acheter des tampons? Est-ce que je suis capable d’aller au travail parce que je n’ai pas accès à des produits menstruels? Est-ce que je suis en mesure de subvenir aux besoins de mes enfants? », indique Tessa Blaikie Whitecloud au sujet des questions récurrentes que se posent les personnes démunies. Elle poursuit : « Pour toutes les personnes qui ont leurs menstruations chaque mois, c’est difficile d’être capable d’acheter des choses en plus. »
Siloam Mission vient en aide aux personnes itinérantes et démunies en leur proposant des logements temporaires, des repas, des soins médicaux et spirituels, ainsi que des programmes à long terme de logement et formation professionnelle.
Les produits menstruels font partie des donations que Siloam Mission reçoit. « On donne des produits gratuits à des personnes qui sont dans le besoin, aussi bien durant la journée que dans la soirée à notre refuge », renseigne Tessa Blaikie Whitecloud.