La Liberté

Clap de fin pour les jeux olympiques

- Matthieu CAZALETS mcazalets@la-liberte.mb.ca

Les Jeux Olympiques de Pékin sont terminés. Du 4 au 20 février, 215 athlètes canadiens et canadienne­s se sont dépassés pour ramener des médailles à leur pays. Confirmati­ons, déceptions, performanc­es sportives manitobain­es et belles histoires… Retour sur ces 24e olympiades avec Marc-éric Bouchard, chroniqueu­r sportif à Radio-canada dans l’ouest.

La flamme s’est éteinte, les skis et les patins sont rangés. Quelques jours après la clôture de ces Olympiades en terres chinoises, il est temps de dresser un bilan global de la participat­ion canadienne.

| De bons Jeux

Faisons un premier détour vers le classement des médailles (1). Le Canada compte à la fin de ces 24e Olympiades, un total de 26 médailles. Quatre en or, huit en argent et quatorze en bronze. Au final, une onzième place. On observe un net recul, comparé aux Olympiades précédente­s de Pyeongchan­g (29 médailles, onze en or). Le bilan n’apparaît pas forcément parfait, mais Marc-éric Bouchard tient à rappeler deux points qu’il estime essentiels.

« C’est toujours le même débat qui revient. Est-ce que ce sont les médailles d’or ou le nombre total de médailles qui prônent? (1) Moi, je suis « pro » nombre de médailles, parce qu’une médaille, peu importe la couleur, c’est très difficile à gagner. » Au nombre total de médailles, la Canada est 4e, devancé par l’allemagne, le Comité olympique russe, et la Norvège, à la première place.

Aussi, l’évolution du nombre d’épreuves rend cette comparaiso­n pas forcément utile selon le chroniqueu­r : « Il y a de plus en plus de discipline­s, c’est difficile de comparer avec les autres jeux. »

Pour lui, même si le nombre de médailles d’or est en baisse par rapport aux éditions précédente­s, l’impression globale est positive. : « En général, c’est une belle performanc­e du Canada. On a passé de très bons moments avec nos athlètes cette année. »

| Bonnes surprises et déceptions

Certaines équipes attendues au tournant n’ont pas réussi à atteindre les objectifs qu’elles s’étaient fixées. Le hockey masculin en est une. Le sportroi du pays n’a pas réussi à se hisser dans le dernier carré à Pékin : « Il y a eu des déceptions. Au hockey masculin, le Canada est condamné à gagner toujours une médaille. C’est la première fois depuis 2006 qu’ils sont exclus du podium. »

Même son de cloche pour le curling (une médaille de bronze). Très longtemps, le Canada a occupé les premières places de ce sport extrêmemen­t développé dans le pays. Depuis quelques années, de nouvelles équipes comme la Suède ou la Suisse se sont muées en places fortes : « Le Canada apprend aux autres nations comment jouer au curling. Depuis une dizaine d’années, des entraîneur­s canadiens sont embauchés. Ces équipes-là se développen­t tellement rapidement qu’elles réussissen­t à battre le Canada. C’est une certaine déception. »

Marc-éric Bouchard, à l’image de ses chroniques pour Radio-canada dans l’ouest, s’enthousias­me plus facilement pour les belles surprises. Avant d’évoquer les valeurs sûres, il démarre sa réponse à cette question par une discipline peu connue : « Entre autres, le saut à ski où les athlètes n’ont pas de financemen­t.

Ils ont réussi à remporter le bronze. »

Il s’attarde sur ce qui fait la force de la délégation canadienne depuis quelques années maintenant : « En général, des exploits en patinage de vitesse courte piste, en ski, en ski acrobatiqu­e, en ski de bosse ». Effectivem­ent, les quatre médailles d’or ont été ramenées par le patinage de vitesse, la planche à neige et le hockey sur glace féminin.

Le hockey sur glace, nous y revenons. Le chroniqueu­r radio évoque sur la victoire canadienne : « Le hockey féminin, c’est un éternel rendezvous entre Américaine­s et Canadienne­s. Il y a quatre ans, les Américaine­s avaient défait les Canadienne­s qui l’avaient « croche dans la gorge ». Cette année, l’équipe était mieux préparée. »

| Bilan manitobain

Celui qui a analysé chaque journée des Jeux pour Radiocanad­a dans l’ouest résume le bilan des Manitobain­s. D’emblée, il explique que la délégation était moins importante que les années précédente­s. Un nom en particulie­r résonne tout de même dans sa tête :

« Il faut quand même marquer la performanc­e d’une Manitobain­e extraordin­aire qui s’appelle Jocelyne Larocque, de Sainte-anne-des-chênes. Elle a vécu toutes sortes de moments difficiles et de défis personnels. Elle a réussi à montrer à Hockey Canada qu’elle était capable de rester avec l’équipe. Quelle fierté pour la communauté de Sainte-anne et pour le Manitoba en entier! Un exemple de courage extraordin­aire »

Pêle-mêle, Marc-éric Bouchard cite d’autres noms, dont plusieurs pépites en devenir : « Ashton Bell, joueuse défensive dans l’équipe de hockey, elle n’a pas joué beaucoup. J’ai l’impression que c’est elle qui va peut-être prendre la relève de Jocelyne Larocque lors des prochains Jeux. On trouve aussi une étoile montante en patinage de vitesse. Elle s’appelle Alexa Scott. Elle a terminé 12e.

« Un patineur de vitesse, Tyson Langelaar. C’était aussi ses premiers Jeux et peut-être qu’avec cette expérience-là, il va travailler encore plus fort pour monter les échelons et être encore meilleur dans quatre ans. »

| Histoires de sport

Dans la liste non exhaustive des belles histoires, le journalist­e nous dirige pour finir, vers deux magnifique­s destins d’athlètes : « Ce sont des histoires extraordin­aires ».

Le premier est Charles Hamelin, l’un des portedrape­aux de la délégation canadienne pour la cérémonie d’ouverture. Déjà médaillé cinq fois et âgé de 37 ans, le patineur revenait à Pékin pour une dernière danse : « Souvent un athlète plus vieux et qui s’accroche à participer à d’autres Jeux, il n’est pas au sommet. Il est moins rapide que les autres. Dans son cas, il a réussi à remporter une médaille d’or en relais, à la fin de sa carrière, c’était vraiment extraordin­aire! »

La seconde histoire fait partie de celle que seul le sport peut apporter. Maxence Parrot est planchiste. En décembre 2018, il a été diagnostiq­ué d’une forme de cancer, le Lymphome de Hodgkin. Après trois ans d’intense travail pour revenir au haut niveau, il était présent à Pékin. Marc-éric Bouchard explique le reste : « Quelques années plus tard, il remporte l’or et le bronze. Quel athlète, avec une résilience extraordin­aire! »

(1) Aux Jeux Olympiques, le classement des médailles est calculé en premier lieu en fonction du nombre de médailles d’or.

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Photo : Gracieuset­é Marc-éric Bouchard Marc-éric Bouchard, chroniqueu­r sportif à Radio-canada dans l’ouest.

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