Comprendre et vivre la politique canadienne
À l’occasion de la 11e édition du Parlement jeunesse pancanadien (PJP), les sujets de la mode et du logement étaient au programme. Année particulière puisque l’évènement se déroulait entièrement en distanciel.
Derrek Bentley, directeur général du Conseil jeunesse provincial du Manitoba (CJP) et René Gagnon, participant du PJP pour le Manitoba, reviennent sur le déroulement de l’évènement qui a eu lieu du 11 au 13 février et son impact sur la société manitobaine.
Chaque année depuis 11 ans, une cinquantaine de jeunes se réunissent à Ottawa afin de simuler une rencontre parlementaire et de discuter de projets de lois, de réformes. René Gagnon était du côté du gouvernement c’est-à-dire un membre du Parti environnementaliste standardisé au soutien de l’organisation rigoureuse. « J’ai participé en tant que député, donc j’avais l’opportunité de débattre sur des projets de lois, et voter des amendements. J’étais du côté du gouvernement, donc je votais toujours en faveur des projets de lois présentés. »
| Un évènement national aux enjeux locaux
Chaque édition du PJP trouve sa particularité dans son fond. Car s’il reprend la même forme qu’un Parlement classique, ce sont bel et bien des jeunes qui se chargent de tous les aspects de l’évènement. Derrek Bentley insiste sur l’importance du PJP pour la jeunesse canadienne : « C’est vraiment un évènement créé par et pour les jeunes, puisque ce sont des jeunes qui ont créé ces projets de loi fictifs, qui sont ensuite débattus par d’autres jeunes. »
Le PJP est un rassemblement auquel René Gagnon tient tout particulièrement : « J’ai commencé à participer à ces simulations en 2017. J’avais décidé de voir si la vie de politicien m’intéressait. J’ai, par exemple, participé au Parlement franco-canadien du Nord et de l’ouest, (PFCNO), qui était aussi une simulation parlementaire à laquelle les jeunes des quatre provinces de l’ouest peuvent participer chaque année. Toutes ces expériences m’ont permis d’apprendre beaucoup et de mieux m’exprimer durant des débats ou des discours et en plus de ça, de rencontrer de nouveaux gens. »
En cette 11e édition du PJP, les deux sujets sur lesquels les jeunes doivent débattre portaient sur la mode, avec une proposition de loi sur la nationalisation et la démocratisation de la mode, et le logement, avec une proposition de loi sur l’intégration du concept de finitude aux logements canadiens.
Ces deux débats d’envergure nationale peuvent aussi trouver leur écho au niveau provincial.
René Gagnon explique : « Par exemple, lors du débat sur le logement, on évoquait le fait de rendre les logements accessibles pour tous parce que c’est le grand problème du pays, auquel que y’a beaucoup de sans-abri dans les villes comme Winnipeg par exemple. Pour le sujet de la mode, on devait encourager le développement du local dans l’industrie du vêtement, au lieu de toujours acheter dans des multinationales qui proposent des conditions de travail insecures, pas sanitaires, ou qui font travailler les enfants. »
| Initier les jeunes d’expression française à la politique canadienne
Ce qui constitue une autre spécificité du PJP, est le fait qu’il soit créé par et pour des jeunes d’expression française. « On veut inclure un maximum de jeunes qui parlent le français. On ne veut pas les forcer à s’identifier à la francophonie, donc ça peut être des jeunes qui se définissent comme francophones, comme bilingues, comme anglophones qui parlent français », explique Derrek Bentley.
Derrek Bentley, ancien participant raconte son historique d’ancien politicien fictif. « J’ai déjà eu l’occasion de participer au PJP, ça m’a fait vraiment mieux comprendre le système politique canadien et ça m’a aussi fait comprendre à quel point la démocratie elle est importante, et qu’il faut la préserver. »
Derrek Bentley poursuit en expliquant que l’impact positif que ce rassemblement a eu sur lui, est important pour les jeunes. « Le Parlement jeunesse pancanadien permet aux participants et participantes de mieux comprendre comment que la politique du pays fonctionne, peu importe si les débats sont des simulations, ils débattent de sujets réels, ils font des discours et travaillent ensemble.
« Notre rôle en partenariat avec la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) est de recruter des jeunes pour assurer cette présence manitobaine à des évènements nationaux. Faut qu’on leur donne une occasion de participer à la vie de leur pays avec ces rassemblements. »
« J’ai déjà eu l’occasion de participer au PJP, ce qui m’a permis de vraiment mieux comprendre le système politique canadien et ça m’a aussi fait comprendre à quel point la démocratie est importante, et qu’il faut la préserver. » - Derrek BENTLEY