Les objectifs des Métis de la Rivière-rouge à Rome
À la suite des délégations autochtones début avril, David Chartrand, président de la Fédération métisse du Manitoba (FMM), sera à son tour reçu par le Pape le 21 avril. Une visite au Vatican sous le signe de la volonté de renforcer les liens entre les Métis de la Rivière-rouge et l’église catholique.
Quelques semaines après que le Pape François a officiellement présenté ses excuses aux peuples autochtones du Canada, voilà que le Pape accueille une délégation de Métis de la Rivière-rouge.
David Chartrand, président de la FMM, expose les motivations de la rencontre. « Elle a été planifiée il y a déjà longtemps, en avril 2021. Mais on ne voulait pas l’annoncer en avance, pour ne pas interférer avec les délégations autochtones qui se sont rendues à Rome.
« Cependant, on voulait vraiment rencontrer le Pape afin d’exprimer nos liens solides et historiques avec l’église catholique. C’est important pour nous que le Pape sache qui sont les Métis de la Rivière-rouge, qu’il connaisse l’importance de l’église pour Louis Riel, qu’il apprenne sur les négociations qui ont conduit à l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne avec le soutien de l’archevêque de Saint-boniface. On veut s’assurer qu’il y ait toujours cette connexion entre les Métis de la Rivière-rouge et l’église. »
Mgr Taché, qui était à Rome lors des débuts de la résistance de la Rivière-rouge en 1869, est revenu aussi vite que possible au Canada pour intercéder auprès du gouvernement fédéral.
Pour David Chartrand, la rencontre du 21 avril ne pouvait pas avoir lieu en même temps que les autres délégations. « Nous, nous présentons comme gouvernement auprès du Pape. Alors que les autres ne représentaient que des organisations. Nous sommes le gouvernement des Métis de la Rivière-rouge, reconnu comme tel par le gouvernement canadien.
« De plus, notre but est autre. En effet, nous serons la première délégation canadienne à rencontrer le Pape depuis que des excuses ont été officiellement présentées. Un geste qui va permettre d’ouvrir le dialogue avec lui de manière différente. »
| Un arrêt par le Manitoba
55 délégués seront au Vatican, dont certains rencontreront le Pape en personne pour échanger avec lui. David Chartrand souhaite développer plusieurs points.
« Il y a des survivants, des aînés, des jeunes, des membres du gouvernement qui vont venir avec nous. Maintenant que des excuses ont été présentées, on va pouvoir entamer le processus de guérison en nous unissant sur le chemin de la réconciliation et de la revitalisation.
« On souhaite en effet susciter une revitalisation de l’église dans les Prairies. En tant que gouvernement métis de la Rivière-rouge, nous voulons travailler avec l’église, nous voulons travailler avec les gens qui ont besoin de conseils, de soutien, de guérison. L’église est toujours importante pour les Métis et continuera de l’être.
« Nous allons emmener avec nous des artéfacts réalisés par nos artistes métis. Comme ça, nous aurons la chance de pouvoir montrer notre culture. On apportera aussi des objets historiques qui proviennent de notre centre du patrimoine de la nation métisse. Comme ça nous pourrons montrer notre histoire. »
Si le Pape a déjà laissé entendre qu’il viendrait en visite au Canada autour de la Sainte-anne, dont la fête est commémorée en juillet, David Chartrand espère qu’il s’arrêtera également au Manitoba.
« Ce qu’on souhaite, c’est de convaincre le Pape de venir au Manitoba pour bénir la tombe de Louis Riel, sa dernière demeure. Honorer la mémoire du Père du Manitoba, c’est l’une de nos grandes missions, parce qu’on le sait très bien : Louis Riel a été traité injustement par le gouvernement canadien de l’époque. »
L’union nationale métisse Saint-joseph du Manitoba fera également partie du voyage au Vatican à titre d’observateur avec la FMM pour représenter les Métis francophones de la Rivière-rouge.
« Ce qu’on souhaite, c’est de convaincre le Pape de venir au Manitoba pour bénir la tombe de Louis Riel, sa dernière demeure. » - David CHARTRAND