La Liberté

AGA-AGE d’envol : le président d’assemblée réagit

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Madame la rédactrice,

Dans une lettre ouverte parue le 4 mai dans La Liberté, plus de 150 personnes s’identifian­t comme « un groupe de gens ayant l’avenir de la radio à coeur » tiennent à « partager leur indignatio­n en tant que membres de la grande communauté de la francophon­ie

manitobain­e ». Ils demandent aussi la tenue d’une assemblée extraordin­aire pour la révocation du présent conseil d’administra­tion et en élire un autre et ce, basé sur de l'informatio­n non-factuelle.

Pourtant, seuls les membres d’envol 91 FM et non les membres de la grande communauté de la francophon­ie manitobain­e sont habilités à demander la tenue d’une telle assemblée extraordin­aire.

D'abord pour la première prémisse :

• ...deux scrutateur­s/trices ont vu une personne tenter d’ajouter des bulletins de votes .... après que les bulletins ont tous été recueillis.

Je vous rappelle que la pause de 15 minutes prévue pour les personnes de foi musulmane a débuté à 20 h 30 et qu’après avoir traité d’autres questions à l’ordre du jour nous sommes arrivés au point de l’élection du conseil d’administra­tion à 21 h 10. Les instructio­ns pour voter, la nomination de six scrutateur­s, le temps de compléter les bulletins de vote et la cueillette des bulletins de vote ont suivi.

Selon les scrutateur­s, la directrice générale d’envol aurait remis des votes à deux reprises dit-elle de personnes qui s’étaient retirées dans une pièce adjacente pour la prière. La directrice générale aurait donc apporté ces derniers sept bulletins de votes durant la compilatio­n des votes par les scrutateur­s, soit environ une heure après le début de la pause prévue pour la prière des personnes de foi musulmane. Même si les personnes de foi musulmane avaient encore été en prière, la directrice générale devait en avertir le président d’élection ou des scrutateur­s pour aller chercher les votes. Car c’est leur responsabi­lité.

Deux scrutateur­s ont noté que ces bulletins de vote semblaient identiques et avoir été complétés de la même main. Le consensus parmi les scrutateur­s et moi-même était qu’il y avait des raisons de douter de la légitimité de ces bulletins de vote étant donné que c’était la deuxième fois que la directrice générale apportait des bulletins de vote de personnes qui priaient aussi tard dans le processus. D’ailleurs, selon les informatio­ns que j’ai pu recueillir auprès d’amis de foi musulmane, couper le jeûne implique manger de façon minimale soit quelques dattes, de l’eau ou une autre nourriture disponible sur place. On mange peu avant de procéder à la prière qui dure rarement plus de 15 minutes. C’est beaucoup plus tard en soirée que l’on prend le gros repas. N’avions-nous pas raison de questionne­r la légitimité et refuser ces bulletins de vote présentés une heure après la pause prévue pour les personnes de foi musulmane?

Cependant, ces sept bulletins de vote, qu'ils soient comptés ou non, n’auraient rien changé au résultat final des candidats élus. D’ailleurs, neuf candidats ont obtenu 121 votes ou plus alors que neuf autres ont obtenu 96 votes ou moins pour une différence de 25 votes. Contrairem­ent à ce qui a été affirmé dans la lettre du 4 mai dans La Liberté signée par le présent conseil d’administra­tion, je n’ai pas rencontré les sept votants retardatai­res et je ne sais toujours pas qui ils sont. Je n’ai cependant aucune raison de douter de la légitimité du conseil d’administra­tion présent. Mais je regrette de lire qu’ils ont été mal informés. Pour la deuxième prémisse :

• Un des scrutateur­s a témoigné... que jamais on ne lui a demandé de vérifier les votes en ligne.

Les scrutateur­s n’étaient responsabl­es que de la collecte et du comptage des bulletins de votes des personnes présentes en salle.

Pour les dernières prémisses, je concède qu’il était techniquem­ent possible de voter sur son téléphone en plus de son vote en personne, de voter sans être membre ou encore de voter sans identifica­tion claire. Deux personnes avaient toutefois été assignées pour s’assurer que les personnes inscrites étaient bel et bien membres et qu’il n’y avait pas de duplicatio­n dans les inscriptio­ns en personne ou par vidéoconfé­rence.

Tel qu’indiqué à plus d’une reprise, tout vote rendu par internet devait être identifié, sans quoi il ne serait pas compté afin de minimiser les irrégulari­tés. Deux personnes ont vérifié les votes placés par internet pour s’assurer qu’ils étaient bien identifiés pour être ensuite

être comparés à la liste des membres inscrits pour participat­ion par vidéo-conférence. Pour ces raisons, certains votes ont été refusés.

Les prémisses énumérées dans la lettre ouverte ne justifient donc pas la révocation du présent conseil d’administra­tion pour ensuite procéder à l’élection d’un autre conseil d’administra­tion. Je demeure confiant que le résultat du vote est valide.

J’invite plutôt les membres d’envol à faire confiance au présent conseil d’administra­tion. Sachez que les membres du dernier conseil d’administra­tion ont été épuisés au point qu’aucun de ces administra­teurs a voulu se représente­r. De plus, il est arrivé quelque chose de semblable au précédent conseil d’administra­tion, ce qui a forcé un renouvèlem­ent total du conseil d’administra­tion et cette fois sans décalage de mandat.

Si ces plus de 150 personnes ne veulent toujours pas accepter les résultats de la dernière élection du conseil d’administra­tion, je les invite à faire appel à un tribunal qui vérifiera les faits et tranchera sur la validité des résultats de cette dernière élection. Chacun de son côté y compris la directrice générale d'envol pourrait étaler ses faits sur la situation et le tribunal pourrait aller au fond de la question, à savoir s’il y a eu injustice et irrégulari­tés justifiant une nouvelle élection.

Si jamais le juge déclarait les résultats de cette élection invalides, il décidera aussi si seuls les membres en règle à la date du 19 avril 2022, et qui participai­ent à cette assemblée générale annuelle des membres seraient ceux qui seront éligibles pour voter en cas de reprise de l’élection pour un nouveau conseil d’administra­tion. C’est du moins cette voie qu’un juge a choisie pour une organisati­on qui a vécu un conflit semblable, et dont j’ai présidé l’assemblée extraordin­aire des membres. Dans ce contexte, je doute que le résultat final du vote soit différent.

Il faudrait à tout prix éviter de créer un précédent pour tous nos organismes de la francophon­ie manitobain­e voulant qu’un nombre minimal de membres, tel que prescrit par leurs règlements administra­tifs puissent, en tout temps, introduire une demande pour exiger la tenue d’une assemblée extraordin­aire des membres, pour révoquer le présent conseil d’administra­tion et l’élection d’un nouveau conseil d’administra­tion.

Raymond Lafond, le 6 mai 2022.

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