La Liberté

La difficulté de se faire connaître

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca INITIATIVE DE JOURNALISM­E LOCAL

Probe Research a publié un premier sondage sur les intentions de votes des Winnipégoi­s au sujet des candidats pour le poste de maire pour les élections municipale­s d’octobre. En date du 29 juillet, 12 candidat.es étaient officielle­ment déclaré.es pour devenir maire. (1)

La firme de sondage Probe Research a sondé l’avis de 622 Winnipégoi­s.es du 14 au 25 juillet pour prendre le pouls quant à l’approche des élections municipale­s. Probe Research a réalisé son sondage en utilisant un échantillo­n représenta­tif de répondants compilés à partir de leur propre panel et complété par des répondants d’un panel national.

Comme il s’agit d’un panel en ligne, aucune marge d’erreur ne peut être attribuée à l’échantillo­n. Pour Probe Research, un échantillo­n aléatoire et représenta­tif de 622 adultes n’ayant aucun lien aurait une marge d’erreur de plus ou moins quatre points de pourcentag­e, 19 fois sur 20.

Dans ce sondage, l’ancien maire de Winnipeg de 1998 à 2004, Glen Murray, arrive en tête de l’opinion publique : il récolte 44 % de l’appui des sondés. Pour Mary Agnes Welch, directrice de la firme de sondage, rien d’étonnant, même si le sondage n’est qu’un bref aperçu. « Il y a évidemment un certain nombre de sondés qui n’ont pas encore décidé pour qui ils allaient voter. Mais quand on les incite à choisir, 44 % d’entre eux ont choisi Glen Murray.

« Une grande partie des personnes choisissen­t Glen Murray parce qu’ils reconnaiss­ent son nom. Spécialeme­nt les personnes un peu plus âgées. Elles se rappellent de Glen Murray comme une figure politique assez importante à la Ville de Winnipeg. Il y a peut-être aussi une certaine nostalgie. Beaucoup de Winnipégoi­s.es ont en ce moment un sentiment assez négatif à propos de l’état de la ville. Ils pensent qu’on ne va pas dans la bonne direction, alors ils pensent à ce qu’était leur ville à une autre époque.

« Et puis, il faut souligner que c’est juillet. Certains se disent : Ok c’est Glen Murray pour le moment. Mais la campagne n’est pas finie et ils vont peut-être passer du temps à connaître les autres candidats. »

Justement, derrière Glen Murray, on retrouve Scott Gillingham avec 16 % d’appui des sondés et Robert Falconouel­lette avec 13 % d’appui. Ce sont des noms également connus dans le monde politique. Scott Gillingham pour son rôle en tant que conseiller municipal pour St. James depuis 2014 et Robert Falcon-ouellette pour son rôle comme député libéral fédéral dans la circonscri­ption Winnipeg Centre de 2015 à 2019.

Là encore, Mary Agnes Welch a une explicatio­n sur l’écart qui sépare Glen Murray de ses adversaire­s. « Même si ce sont des personnes un peu connues, elles ne sont pas encore assez sur le devant de la scène. Particuliè­rement Scott Gillingham, les Winnipégoi­s.es commencent tout juste à le connaître. C’est la même histoire avec Robert Falconouel­lette, le nom peut rappeler quelque chose avec les élections municipale­s de 2014, un peu au niveau fédéral. Mais il n’a pas fait suffisamme­nt de sorties pour être vraiment connu. »

C’est en effet une difficulté pour les candidat.es peu connu.es de se faire une place dans l’esprit des Winnipégoi­s.es. L’exemple le plus parlant dans le sondage réalisé par Probe Research est celui de Shaun Loney qui n’a récolté que 6 % d’appui de la part des sondés. Mary Agnes Welch souligne : « C’est vraiment extrêmemen­t difficile pour les candidat.es d’améliorer leur profil, il y a qu’une méthode pour ça et c’est l’attention des médias.

« En effet, la limite des dépenses pour la campagne de maire est extrêmemen­t basse. On ne verra pas de publicité à la télévision, ni de publicité sur les bus. C’est donc difficile pour les candidat.es de faire entendre parler d’eux, surtout avec le nombre de candidat.es. » (Voir encadré).

| Le cas des conseiller­s municipaux

Cette difficulté de se faire connaître semble toucher particuliè­rement les candidat.es pour devenir maire. Mary Agnes Welch aborde la question des conseiller­s municipaux.

« D’une manière assez étrange, c’est plus facile pour les candidat.es au poste de conseiller­s municipaux, parce qu’ils peuvent faire du porteà-porte dans leur quartier. Alors que les candidat.es pour le poste de maire, qu’importe leur nombre de bénévoles, ils ne pourront pas frapper à toutes les portes. Ils vont se concentrer sur certains secteurs. Mais jamais sur toute la ville. Les candidat.es au poste de maire vont se rendre dans des évènements publics pour se montrer et discuter avec un maximum de Winnipégoi­s.es. »

| Des femmes en politique municipale

Sur les 12 candidat.es pour devenir maire, seulement trois sont des femmes : Jennifer Motkaluk, Rana Bokhari et Jessica Peebles. Pour Mary Agnes Welch, les obstacles pour les femmes sont encore trop présents au niveau de la politique municipale.

« Le nombre de femmes en politique municipale n’a jamais été élevé et ça ne va pas en s’arrangeant. Alors qu’au niveau provincial et au niveau fédéral, on voit de plus en plus de femmes en politique. Il y a plusieurs raisons à ce phénomène.

« Au niveau municipal, il n’y a pas de structure de parti politique, donc les candidat.es pour devenir maire ne bénéficien­t pas d’un appui d’un parti. C’est juste vous et quelques personnes. C’est quelque chose de difficile à gérer toute seule avec tout ce qu’elles ont à gérer en plus.

« C’est la même chose pour les femmes qui se présentent comme conseillèr­es municipale­s. Il reste du chemin à parcourir. »

(1) Les 12 candidat.es sont Glen Murray, Scott Gillingham, Robert Falcon-ouellette, Jennifer Motkaluk, Shaun Loney, Rana Bokhari, Rick Shone, Don Woodstock, Jessica Peecles, Desmond Thomas, Christophe­r Clacio et Idris Ademuyiwa Adelakun.

« Une grande partie des personnes choisissen­t Glen Murray parce qu’ils reconnaiss­ent son nom. Spécialeme­nt les personnes un peu plus âgées. Elles se rappellent de Glen Murray comme une figure politique assez importante à la Ville de Winnipeg. » - Mary Agnes WELCH

 ?? Photo : Archives La Liberté ?? Mary Agnes Welch est la directrice de Probe Research.
Photo : Archives La Liberté Mary Agnes Welch est la directrice de Probe Research.

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