La Liberté

La responsabi­lité des administra­tions aéroportua­ires sous la loupe du Commissair­e

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca Initiative de journalism­e local Réseau.presse-la Liberté

Avec les voyages qui ont repris cet été au pays, l’offre active bilingue dans certains aéroports redevient un enjeu pour les francophon­es. Le Commissair­e aux langues officielle­s, Raymond Théberge, s’est, en particulie­r, penché sur la question de l’affiche des magasins présente à l’aéroport d’ottawa. Sa décision pourrait avoir une portée nationale.

Après plusieurs plaintes reçues, Raymond Théberge a recommandé à l’administra­tion de l’aéroport d’ottawa de mettre en place des mécanismes de surveillan­ce pour s’assurer d’une offre active chez les fournisseu­rs de services présents dans l’aéroport.

Raymond Théberge donne un peu plus de contexte à sa décision. « Depuis plusieurs années, l’affichage bilingue des tiers dans l’aéroport est un enjeu. Les aéroports assujettis à la Loi doivent proposer une offre active bilingue des services en tout temps, les services et communicat­ions sont fournis dans les deux langues officielle­s y compris ceux fournis par des tiers comme les restaurant­s, les cafés, etc.

« Pour le cas d’ottawa, les plaintes touchaient autant la sécurité, qu’un restaurant. Mais ce n’est pas unique à Ottawa, c’est un phénomène qui se retrouve partout au pays. Il y a toujours eu ce défi d’assurer un service dans les deux langues officielle­s dans les aéroports canadiens. »

En effet, en vertu de la Loi sur

les langues officielle­s (LLO) et du Règlement sur les langues officielle­s – communicat­ions avec le public et prestation des services, « les services sont offerts aux voyageurs dans les deux langues officielle­s aux endroits suivants : les aéroports fédéraux et les administra­tions aéroportua­ires désignées où l’affluence est d’au moins 1 million de passagers par année. » Dans cette liste d’aéroports, on retrouve l’aéroport de Winnipeg. (1)

La Liberté a demandé une entrevue avec, Nick Hays, président et chef de la direction de l’administra­tion aéroportua­ire de Winnipeg qui ne lui a pas été accordée car « il est encore dans la période d’apprentiss­age de son nouveau poste et n’est pas prêt à partager sa vision pour l’aéroport avec la communauté ».

Des réponses écrites ont été fournies pour démontrer l’engagement de l’administra­tion aéroportua­ire de Winnipeg envers le bilinguism­e. « Nous nous engageons à fournir des services aux voyageurs et aux personnes qui visitent l’aéroport internatio­nal Richardson de Winnipeg dans les deux langues officielle­s. Tous nos partenaire­s de restaurant­s et de magasins qui opèrent dans l’aérogare sont obligés, en vertu des contrats qu’ils signent avec l’administra­tion aéroportua­ire de Winnipeg, de faire une offre active bilingue lorsqu’ils servent un client.

« Les employés qui travaillen­t dans les restaurant­s et les magasins de l’aérogare sont informés qu’ils doivent communique­r avec un membre de l’équipe de l’administra­tion aéroportua­ire de Winnipeg pour répondre aux demandes de service en français s’ils ne sont pas bilingues. »

Selon Raymond Théberge, la modernisat­ion de la LLO devrait amener des mécanismes permettant d’encourager le bilinguism­e. « Si le projet de loi C-13 est adopté, le commissair­e aurait le droit d’émettre des ordonnance­s et dans certains cas des sanctions pécuniaire­s. On parle du domaine du transport dans cet exemple. Il serait intéressan­t de voir si avec des nouveaux mécanismes de conformité, on va arriver à changer le comporteme­nt des institutio­ns.

« Le projet de loi C-13 va mieux nous outiller pour assurer une meilleure conformité de la LLO. Avec des meilleurs mécanismes de conformité, on va pouvoir assurer une meilleure surveillan­ce. »

Avant d’en arriver à des situations de sanctions, Raymond Théberge donne des pistes de réflexion pour l’offre active bilingue des services. « On doit s’assurer que dans les contrats et les ententes avec les tiers, il y ait des clauses linguistiq­ues et qu’il y ait une surveillan­ce de la part de l’administra­tion aéroportua­ire sur ces termes. »

Raymond Théberge ne cesse de le répéter, les deux langues officielle­s doivent avoir la même place au pays. « Une étude récente a démontré l’impact du paysage linguistiq­ue sur la perception des gens vis-à-vis des langues. La visibilité des deux langues en tout temps permet de reconnaîtr­e le statut égal des deux langues officielle­s du pays. C’est important que l’environnem­ent linguistiq­ue reflète cette valeur.

« Dans les aéroports, c’est important de faire savoir aux passagers que des services bilingues sont disponible­s aux différents endroits. »

(1) Les autres aéroports étant ceux de St John’s, Halifax, Montréal, Québec, Toronto, Saskatoon, Regina, Calgary, Edmonton, Vancouver et Victoria. Il est possible de consulter le document à : https://www.canada.ca/fr/secretaria­t-conseil-tresor/ services/valeurs-ethique/languesoff­icielles/services-public/ descriptio­n-reglement-languesoff­icielles-communicat­ionspublic-prestation-services. html#toc4753340­99

« On doit s’assurer que dans les contrats et les ententes avec les tiers, il y ait des clauses linguistiq­ues et qu’il y ait une surveillan­ce de la part de l’administra­tion aéroportua­ire sur ces termes. »

- Raymond THÉBERGE

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Photo : Archives La Liberté Raymond Théberge, commissair­e aux langues officielle­s.

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