Veiller á l'engagement citoyen
Chris Clacio fait partie des 11 candidats déclarés dans la course pour la mairie de Winnipeg. Chris Clacio espère, s’il est élu, pouvoir mettre l’accent sur l’engagement citoyen qui semble, selon lui, faire défaut.
Pour Chris Clacio, cette course en politique municipale n’est pas la première. Il avait déjà tenté sa chance en 2018 à la mairie de Winnipeg. Une vraie volonté se dessine en lui pour apporter un élan de jeunesse à la Ville.
« En 2014, je m’étais présenté comme conseiller scolaire. Je souhaitais voir plus de jeunes s’engager dans le processus citoyen. Je vois un vrai manque à ce niveau-là. Il y a un désengagement de leur part. Je crois qu’avoir davantage de représentation jeune en politique peut donner l’envie à d’autres de s’investir plus, dit le jeune candidat d’une trentaine d’années.
« J’aurais aimé me présenter comme candidat à la mairie en 2014. Mais à ce moment de ma vie, je n’étais pas prêt. En 2018, je n’ai pas réussi à récolter toutes les signatures nécessaires pour avoir mon nom sur les bulletins. 2022 est donc ma troisième tentative. »
Chris Clacio a toute une réputation à construire et un nom à faire connaître pour les prochaines élections du 26 octobre. Quelques valises de son expérience professionnelle lui seront nécessaires. « Au secondaire, j’ai participé à plusieurs initiatives politiques de mon école. J’ai toujours été engagé dans la représentation démocratique. À l’université, j’ai étudié les sciences politiques, la résolution de conflits, la justice sociale.
« À la suite de mes études, je voulais un travail qui faisait du sens. Je me suis engagé avec Intercivics Winnipeg, où il y avait des initiatives pour engager des jeunes du quartier North End dans des questions politiques. C’était une volonté de sensibilisation.
| Conscient d’une certaine réalité
« Avec ce travail, j’ai pu entendre leurs préoccupations sur leur avenir, sur leur quartier. J’ai réalisé que certains politiciens avaient des angles morts sur leur propre ville. Avoir effectué ce travail me donne l’impression d’avoir suffisamment de connaissances pour entrer sur la scène politique municipale. »
Avec ces préoccupations bien en tête, Chris Clacio souhaite développer trois axes de réflexions à la Ville de Winnipeg.
« Au Manitoba, il a cette loi provinciale, la Loi sur le Partenariat de la région de la capitale, qui regroupe 16 municipalités y compris Winnipeg. Cette loi demande aux municipalités de travailler ensemble pour offrir des services de qualité aux Manitobains. Je voudrais voir davantage de collaboration, mettre l’accent sur ce partenariat. C’est dans l’intérêt de Winnipeg de développer des ententes avec les autres Municipalités.
« Je voudrais aussi encourager le secteur des arts et de la technologie. La technologie est un secteur en constant mouvement, Winnipeg doit pouvoir rester compétitive sur cette question. Le secteur des arts a un point commun avec le secteur technologie, c’est l’innovation. Les artistes et les technologies pourraient travailler ensemble pour prospérer.
« Il y a également toute la question de l’engagement citoyen. Les Winnipégois doivent pouvoir se sentir écoutés lorsqu’ils s’adressent à la Ville. La plupart des communications, des annonces, sont faites pour des propriétaires de maisons. Sauf que la réalité est que tout le monde n’est pas propriétaire. Je suis locataire, je paie mes taxes comme les autres. Alors je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être entendu par la Ville. La Ville a des devoirs qu’elle ne peut pas ignorer. C’est une culture à changer. »
| L’importance de la langue
Comme enfant d’immigré des Philippines, Chris Clacio est forcément sensible à la langue et à sa préservation. « Je ne parle pas français. À plusieurs reprises cette année, on s’est posé la question de ce que signifiait être Canadien. Pour moi être Canadien, c’est être capable de parler les deux langues officielles. Si je suis maire, j’aimerais encourager l’éducation en français. Je comprends qu’à Winnipeg, il y a une forte communauté francophone. Je serai à l’écoute pour entendre leurs revendications, qu’il s’agisse de la langue ou d’autres préoccupations comme Winnipégois.
« Pour moi, la préservation de la langue est importante. Mes parents sont Philippins, mais ils ne m’ont pas transmis leur langue parce qu’ils se sont assimilés. Je ne suis pas capable de parler tagalog. C’est quelque chose qui a toujours été frustrant et une barrière pour moi. La langue est une partie de l’identité et je ne pouvais pas parler avec d’autres Philippins parce que je ne parlais pas la même langue qu’eux.