La Liberté

Un portrait au plus juste

- Ophélie DOIREAU odoireau@la-liberte.mb.ca Initiative de journalism­e local Réseau.presse-la Liberté

« Dans le questionna­ire aux enfants, on a aussi inclus quelque chose sur les enfants qui sont admissible­s a l'instructio­n dans la langue officielle en situation minoritair­e. Avec ces questions, on peut cerner davantage le portrait actuel dans les écoles. »

- Éric CARON-MALENFANT

Statistiqu­e Canada mène, depuis plusieurs mois et jusqu’à la fin de l’année, une enquête auprès des population­s de langue officielle en situation minoritair­e (PLOSM). Ces données, qui sortiront à partir de 2024, pourraient s’avérer précieuses pour les organismes qui veillent à l’épanouisse­ment des population­s francophon­es hors Québec.

La dernière fois que Statistiqu­e Canada avait mené une telle enquête remonte à 2006. Pour Éric Caron-malenfant, directeur adjoint du Centre démographi­que à Statistiqu­e Canada, les données récoltées grâce à cette enquête sont essentiell­es. « Statistiqu­e Canada cherche à connaître divers aspects de la situation des population­s de langue française hors Québec et des population­s de langue anglaise au Québec.

« Il y a plusieurs sujets qui sont abordés dans l’enquête notamment les compétence­s linguistiq­ues, la scolarité, les services, etc. L’un des objectifs de l’enquête est d’amasser de l’informatio­n, qui va fournir des renseignem­ents aux planificat­eurs de services, pour avoir une base de données factuelle pour la prise de décisions en ce qui touche les PLOSM. »

Cette enquête intervient après le recensemen­t et permet d’aller plus loin dans les questions posées envers les communauté­s de langues officielle­s en situation minoritair­e comme le soulève Éric Caron-malenfant. « En 2006, les planificat­eurs de services avaient eu beaucoup de satisfacti­ons grâce aux données qu’on avait pu leur fournir. On espère qu’il en sera de même lorsque les données sortiront.

| Des changement­s

« Plusieurs questions de l’enquête de 2006 ont été maintenues pour suivre l’évolution des communauté­s de langues officielle­s en situation minoritair­e. Mais d’autres questions ont été ajoutées pour tenir compte des évolutions de notre société.

« Un gros changement a été la COVID-19 alors on a ajouté des questions sur, par exemple, la participat­ion aux activités sociales. »

Dans cette enquête, le questionna­ire varie en fonction des réponses et des situations. Il existe également un questionna­ire axé sur les enfants. Éric Caronmalen­fant détaille : « Suivant la situation des personnes, il y a plus d’un questionna­ire. Le questionna­ire pour les enfants est évidemment rempli par les parents au nom des enfants. On va s’intéresser à la scolarité.

Est-ce que les enfants sont inscrits dans une école où l’enseigneme­nt est donné dans la langue de la minorité? S’ils le sont, pourquoi? S’ils ne le sont pas, pourquoi?

| Engager la population

« Dans le questionna­ire aux enfants, on a aussi inclus quelque chose sur les enfants qui sont admissible­s à l’instructio­n dans la langue officielle en situation minoritair­e. Avec ces questions, on peut cerner davantage le portrait actuel dans les écoles. »

Statistiqu­e Canada prend alors à coeur cette mission, puisque ces chiffres vont pouvoir permettre à des organismes, qui ont pour mandat l’épanouisse­ment des communauté­s francophon­es hors Québec, de militer pour plus de services. Des chiffres pourront servir d’appui pour faire du lobbying auprès des différents paliers de gouverneme­nts pour l’améliorati­on des services. « C’est tout l’intérêt de Statistiqu­e Canada : donner une base de données factuelles pour prendre des décisions par la suite. »

Cependant cette enquête n’est pas ouverte à tout le monde, c’est Statistiqu­e Canada qui a sélectionn­é un échantillo­n de la population pour mener à bien cette enquête. « Certains Canadiens ont reçu une invitation pour cette enquête. Nous sommes partis du recensemen­t et nous avons extrait un échantillo­n pour la population francophon­e et pour la population anglophone. Ils ont reçu des identifian­ts, c’est vraiment important d’y participer pour que le portrait soit le plus fidèle possible. Ce n’est pas trop tard pour ceux qui n’ont pas encore eu le temps de participer. Ils ont jusqu’à la fin de l’année pour le faire. »

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Photo : Gracieuset­é Éric Caron-malenfant Éric Caron-malenfant est le directeur adjoint du Centre démographi­que à Statistiqu­e Canada.

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