La Liberté

GABRIELLE ROY, L’INSPIRATRI­CE

-

C’est avec un immense plaisir que La Liberté vous offre ce cahier spécial, dont le contenu placé sous le signe de l’inspiratio­n artistique et littéraire est en belle harmonie avec l’esprit du Temps des Fêtes.

Les remarquabl­es contributi­ons que vous allez lire s’inscrivent dans notre volonté de marquer le 40e anniversai­re de la disparitio­n de Gabrielle Roy. Comme vous le savez, votre journal, conscient de son rôle social unique, souligne régulièrem­ent certains anniversai­res marquants du Manitoba francophon­e.

Ainsi, dans le journal qui a compagne le cahier de Noël, nous avons tenu à rappeler le 45e anniversai­re de l’ouverture en décembre 1977 de la première école spécifique­ment construite pour soutenir le projet de développer et de garder vibrant un noyau dur de personnes décidées à vivre au Manitoba une vie fonctionne­llement bilingue en français et en anglais.

L’école Noël-ritchot de Saintnorbe­rt contenait en germe la nécessité de construire à Île-des-chênes un secondaire régional francophon­e pour la Division scolaire de la Rivièresei­ne. La bataille épique des

parents s’étira sur sept ans, jusqu’en 1984, l’année après la mort de Gabrielle Roy dont la réputation d’écrivaine était établie, tant dans la sphère francophon­e qu’anglophone.

Son nom s’imposa aussi naturellem­ent que celui de l’abbé Noël Ritchot quand il s’est agi de nommer le nouvel établissem­ent. Honorer la mémoire d’une romancière authentiqu­ement canadienne tombait sous le sens.

Tout comme il s’imposait que La Liberté lui rende un hommage appuyé, alors que 2023 marquera à la fois le 40e anniversai­re de sa disparitio­n et le 20e anniversai­re de l’ouverture de sa maison natale, transformé­e en musée par la volonté d’une poignée de gens passionnés.

Au premier rang de cette initiative figure l’ancienne professeur­e de l’université de Saint-boniface et cofondatri­ce des Éditions du Blé et des Éditions des Plaines, l’auteure Annette Saint-pierre. Bernard Bocquel a recueilli son récit.

La nonagénair­e raconte avec finesse et émotion à quel point ses trois rencontres avec Gabrielle Roy, en 1966, 1970 et 1975, ont été déterminan­tes dans son désir de non seulement sauver le

375 rue Deschambau­lt de la ruine, mais d’en faire un joyau du patrimoine bonifacien. Depuis, la maison-musée attire des visiteurs des quatre coins de la planète. Car d’évidence, la romancière, traduite dans une dizaine de langues, a su insuffler dans son écriture des valeurs humanistes.

Réal Bérard admire lui aussi l’oeuvre de Gabrielle Roy. Dès sa lecture de La petite poule d’eau dans les années 1960, il a été charmé par son art d’évoquer le monde de chez nous. Depuis lors, l’écrivaine est restée pour lui une source d’inspiratio­n, en sa qualité d’illustrate­ur, de cartograph­e et de neigiste.

Sur ces trois axes de création où a excellé notre cher Cayouche, Bernard Bocquel a prolongé avec lui la série des RÉAL BÉRARD RACONTE LES CALENDRIER­S DE LA CRIBLERIE DE SAINT-PIERRE-SUD de l’été passé, série de dix épisodes pour laquelle nous avons reçu tant et tant d’échos positifs.

Pour sa part, Bernard Bocquel nous propose une réflexion sur

le lien qui lui paraît évident entre l’oeuvre de portée universell­e de la plus célèbre enfant de Saint-boniface et le meilleur de l’esprit du lieu qui l’a vue naître et grandir jusqu’à son départ de sa terre natale.

D’entrée de jeu il pose la question : Et si l’oeuvre de Gabrielle Roy était une authentiqu­e expression de

l’esprit de Saint-boniface? À son sens, la vocation de la maison-musée est d’être la gardienne de cet esprit pour les génération­s à venir.

Plusieurs personnes dont le parcours de vie a aussi bénéficié d’une plongée dans les romans de Gabrielle Roy ont accepté de nous offrir un court et vibrant témoignage de leur dette à son endroit.

Pour ces riches et évocatrice­s contributi­ons, je tiens à remercier Simone Chaput, Suzanne Kennelly, Huguette Le Gall, Marie-thérèse Fortin, Laurent Gimenez, Roland Stringer et Frédéric Maget.

Je vous souhaite d’autant plus volontiers une fructueuse lecture de ce cahier spécial, comme toujours rendu possible grâce à nos fidèles annonceurs, que le Temps des Fêtes est le temps par excellence pour manifester notre chaleur humaine.

Sans nul doute, cette période de festivités qui réunit les familles est un temps idéal pour sensibilis­er, approfondi­r et croiser les regards posés sur Gabrielle Roy, dont la vie a été vécue sous le signe du partage des vibrations de son âme d’écrivaine.

Toujours dans ce souci de contribuer à la commémorat­ion d’anniversai­res autant porteurs de réflexions que d’espoir, j’attire déjà votre attention sur notre premier journal de l’année 2023. Sous la responsabi­lité de la journalist­e Ophélie Doireau, cette édition spéciale sera consacrée à mettre en lumière certains jalons de la deuxième moitié du 20e siècle qui servent encore de piliers au développem­ent de la francophon­ie du 21e siècle. Je suis sûre que vous saurez là aussi y trouver, chers lecteurs et chères lectrices, d’autres motifs à inspiratio­n.

 ?? Gabrielle Roy et ses vieux petits chênes, au bout de la rue Deschambau­lt. ?? Illustrati­on : Gracieuset­é Réal Bérard
Gabrielle Roy et ses vieux petits chênes, au bout de la rue Deschambau­lt. Illustrati­on : Gracieuset­é Réal Bérard
 ?? ?? MOT DE LA DIRECTION Sophie GAULIN
MOT DE LA DIRECTION Sophie GAULIN
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada