La gestion de l’offre toujours sur la sellette
Les ententes internationales conclues ou en négociation par le Canada vont demeurer une préoccupation majeure des producteurs laitiers en 2015, puisqu’elles sont des menaces constantes pour la gestion de l’offre. Par ailleurs, tous les acteurs de la filière s’attendent à ce que le gouvernement fédéral divulgue le nom des bénéficiaires des 17 700 tonnes additionnelles de fromages importés d’Europe ainsi que les mesures compensatoires promises.
« Le retard du gouvernement fédéral quant à l’annonce de mesures afin de compenser les pertes causées à l’industrie canadienne et québécoise des fromages nous inquiète et nous espérons un déblocage en 2015 », a fait valoir Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec.
« Nous avons été consultés quant aux quotas d’importation de fromages européens, mais nous aurions aimé avoir plus de contrôle sur leur gestion, a déclaré le producteur laitier estrien. Comme ces entrées vont causer du tort à notre industrie laitière, nous aurions aimé les gérer de façon à réduire leur impact négatif, à accroître nos marchés et à stimuler la demande. » Les transformateurs et les producteurs souhaitent que la grande distribution soit exclue de cette nouvelle cuvée de quotas.
La suggestion des Producteurs laitiers du Canada (PLC) de créer une association unique pour gérer ces nouveaux contingents a été rejetée par les grands transformateurs, a relevé M. Letendre. Les producteurs laitiers et d’autres transformateurs tentent donc de se regrouper et d’obtenir le 30 % des contingents de fromages que le fédéral a promis de réserver à des non-détenteurs de quotas d’importation. M. Letendre soutient par ailleurs que ces quotas ne doivent pas être vendus. « Ce serait ceux qui ont beaucoup d’argent qui pourraient les acheter, a-t-il noté. Il faut laisser les quotas aux acteurs qui vont les valoriser au bénéfice de l’industrie. »
Le Partenariat transpacifique (PTP) est aussi source d’inquiétude. « Nous n’avons plus les moyens de faire d’autres concessions après celles consenties à l’Europe, a affirmé M. Letendre. Le fédéral doit donc protéger la gestion de l’offre comme il l’a promis. »
Industriels
Les mesures compensatoires découlant de l’Accord Canada-Europe font aussi partie des priorités du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), a déclaré à la Terre son président-directeur général, Charles Langlois. Ce dernier les attend d’ici avril 2015. « Il faudra ensuite les analyser et les mettre en oeuvre. » L’adaptation ou la modernisation du système laitier canadien pour tenir compte des ententes internationales négociées sera également à l’ordre du jour cette année. Pour M. Langlois, la stratégie relative à la fabrication d’ingrédients laitiers au Canada s’insère dans cette modernisation. Le CILQ complétera ces remarques préliminaires un peu plus tard.