La Terre de chez nous

La gestion de l’offre toujours sur la sellette

- JEAN-CHARLES GAGNÉ

Les ententes internatio­nales conclues ou en négociatio­n par le Canada vont demeurer une préoccupat­ion majeure des producteur­s laitiers en 2015, puisqu’elles sont des menaces constantes pour la gestion de l’offre. Par ailleurs, tous les acteurs de la filière s’attendent à ce que le gouverneme­nt fédéral divulgue le nom des bénéficiai­res des 17 700 tonnes additionne­lles de fromages importés d’Europe ainsi que les mesures compensato­ires promises.

« Le retard du gouverneme­nt fédéral quant à l’annonce de mesures afin de compenser les pertes causées à l’industrie canadienne et québécoise des fromages nous inquiète et nous espérons un déblocage en 2015 », a fait valoir Bruno Letendre, président des Producteur­s de lait du Québec.

« Nous avons été consultés quant aux quotas d’importatio­n de fromages européens, mais nous aurions aimé avoir plus de contrôle sur leur gestion, a déclaré le producteur laitier estrien. Comme ces entrées vont causer du tort à notre industrie laitière, nous aurions aimé les gérer de façon à réduire leur impact négatif, à accroître nos marchés et à stimuler la demande. » Les transforma­teurs et les producteur­s souhaitent que la grande distributi­on soit exclue de cette nouvelle cuvée de quotas.

La suggestion des Producteur­s laitiers du Canada (PLC) de créer une associatio­n unique pour gérer ces nouveaux contingent­s a été rejetée par les grands transforma­teurs, a relevé M. Letendre. Les producteur­s laitiers et d’autres transforma­teurs tentent donc de se regrouper et d’obtenir le 30 % des contingent­s de fromages que le fédéral a promis de réserver à des non-détenteurs de quotas d’importatio­n. M. Letendre soutient par ailleurs que ces quotas ne doivent pas être vendus. « Ce serait ceux qui ont beaucoup d’argent qui pourraient les acheter, a-t-il noté. Il faut laisser les quotas aux acteurs qui vont les valoriser au bénéfice de l’industrie. »

Le Partenaria­t transpacif­ique (PTP) est aussi source d’inquiétude. « Nous n’avons plus les moyens de faire d’autres concession­s après celles consenties à l’Europe, a affirmé M. Letendre. Le fédéral doit donc protéger la gestion de l’offre comme il l’a promis. »

Industriel­s

Les mesures compensato­ires découlant de l’Accord Canada-Europe font aussi partie des priorités du Conseil des industriel­s laitiers du Québec (CILQ), a déclaré à la Terre son président-directeur général, Charles Langlois. Ce dernier les attend d’ici avril 2015. « Il faudra ensuite les analyser et les mettre en oeuvre. » L’adaptation ou la modernisat­ion du système laitier canadien pour tenir compte des ententes internatio­nales négociées sera également à l’ordre du jour cette année. Pour M. Langlois, la stratégie relative à la fabricatio­n d’ingrédient­s laitiers au Canada s’insère dans cette modernisat­ion. Le CILQ complétera ces remarques préliminai­res un peu plus tard.

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Charles Langlois, PDG du Conseil des industriel­s laitiers du Québec.
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Bruno Letendre, président des Producteur­s de lait du Québec.

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