Un Partenariat inquiétant
Malgré l’appui officiel du gouvernement fédéral, il est loin d’être acquis que la gestion de l’offre sortira indemne des négociations du Partenariat transpacifique (PTP). Yves Leduc, directeur du commerce international chez les PLC, a affirmé, le 27 novembre dernier, que ces négociations comportent des dangers majeurs. Il a rappelé que les États-Unis, appuyés par la Nouvelle-Zélande et l’Australie, ont d’abord exigé que le Canada mette la gestion de l’offre sur la table afin de pouvoir y participer. « Il ne faut pas perdre de vue que ces pays cherchent à éliminer complètement les droits de douane et à ouvrir le marché canadien à tous leurs produits laitiers », a-t-il dit. Dans ce contexte, « ne sous-estimons pas l’hypothèse où le Canada se retrouverait dans une position où il pourrait devoir céder sur un ou plusieurs produits laitiers, en échange du passage du pipeline Keystone XL, par exemple », a-t-il illustré.
Ces trois pays attaquent par ailleurs les normes de composition des fromages en vigueur au Canada depuis décembre 2008. Les Américains, les Australiens et les Néo-Zélandais s’en prennent aussi à la Commission canadienne du lait parce qu’elle est le seul organisme à pouvoir importer du beurre au pays. Cela dit, « l’accès amélioré ou complet des produits laitiers étrangers au marché canadien réclamé par ces trois pays n’a pas encore été débattu sérieusement », a noté le conférencier. M. Leduc ne croit pas à la conclusion du PTP tant que les États-Unis n’auront pas obtenu la procédure accélérée (Fast track) pour ratifier un tel accord commercial d’un seul tenant.