La Terre de chez nous

La COOP acquiert BMR

- YVON LAPRADE

MONTRÉAL — Les producteur­s agricoles qui ont pris l’habitude de faire leurs achats chez Unimat, parce qu’ils souhaitaie­nt encourager La Coop fédérée, pourront désormais faire le même exercice en mettant les pieds chez BMR. La Coop fédérée, dont le chiffre d’affaires atteint 5,2 G$, vient en effet de prendre « un tournant majeur » dans le commerce de détail, en mettant la main sur le géant de la constructi­onrénovati­on BMR, numéro 2 de la quincaille­rie au Québec.

« C’est un fleuron québécois qui devient une filiale à part entière et qui rejoint nos autres filiales que sont Olymel, Agrico, Sonic et Agronomy », a commenté le président de La Coop fédérée, Denis Richard, au cours d’une conférence de presse le 5 février.

« C’est aussi une bonne chose pour les agriculteu­rs, qui sont de grands consommate­urs de produits de quincaille­rie et de rénovation, étant donné qu’ils possèdent de grands bâtiments », a-t-il ajouté, en réponse à une question de la Terre. Les producteur­s agricoles constituen­t un bas- sin d’acheteurs de taille. À eux seuls, ils génèrent près de 25 % des ventes dans ce secteur d’activités. « Mais nous avons besoin de rejoindre tous les consommate­urs, a tenu à préciser le président de La Coop fédérée. Si on s’appuyait uniquement sur les agriculteu­rs pour vendre nos produits, on ne serait pas en mesure de maintenir un véritable réseau de distributi­on. »

Offre de produits

C’est ce que la coopérativ­e agricole et agroalimen­taire affirme vouloir réaliser avec l’acquisitio­n de BMR, qui a son siège social à Bouchervil­le. « Nous allons pouvoir améliorer notre offre de produits sur les tablettes des magasins en joignant les deux bannières ensemble, calcule le président de La Coop fédérée. Nous aurons une meilleure capacité d’achat et ça nous permettra d’afficher de meilleurs coûts de production. »

Denis Richard ne cache pas que BMR dispose déjà d’un volume d’achat trois fois plus élevé que la bannière Unimat, lancée par La Coop fédérée en 1997.

« Avec Unimat, mentionne-t-il, on n’était pas assez gros. Il fallait faire quelque chose. Soit qu’on vendait, soit qu’on fusionnait, soit qu’on achetait un concurrent. » La décision s’est imposée d’elle-même. Depuis l’automne 2013, La Coop fédérée détenait une participat­ion minoritair­e dans le capital du Groupe BMR. Il ne restait plus qu’à exercer le droit d’option prévu dans la convention pour racheter les parts restantes.

Yves Gagnon, président honoraire du Groupe BMR, qui était présent à la conférence de presse, estime que cette transactio­n, dont le montant n’a pas été dévoilé, permettra « d’affirmer la position de BMR comme le 2e joueur en importance » au Québec dans le marché de la rénovation. « C’est le début d’un beau partenaria­t qui va nous amener plus loin », a-t-il dit.

Pour sa part, Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée, constate que le commerce de détail, dans la rénovation-constructi­on, vit de profonds bouleverse­ments. « Il y a beaucoup de fermetures, a-t-il observé. Nous voulons être un leader dans notre marché. »

L’achat de BMR, qui compte 5 000 employés dans ses magasins, risque-t-il de causer la fermeture de certaines succursale­s Unimat moins performant­es?

« On garde les deux bannières pour plusieurs années et on ne prévoit pas de changement­s, a répondu Denis Richard. On va laisser le temps faire les choses. »

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 ??  ?? Denis Richard (au centre), président de La Coop fédérée; à gauche, Yves Gagnon, président et chef de la direction de BMR, et à droite, Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée.
Denis Richard (au centre), président de La Coop fédérée; à gauche, Yves Gagnon, président et chef de la direction de BMR, et à droite, Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée.
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