La Terre de chez nous

Gestion de l’offre : chat échaudé…

- JEAN-CHARLES GAGNÉ

OTTAWA — Des producteur­s laitiers ont clairement signalé au négociateu­r canadien Frédéric Seppey leur déception au sujet du refus du gouverneme­nt canadien d’admettre d’emblée que l’entrée

M. Seppey a réitéré l’engagement du premier ministre Stephen Harper à verser au besoin des indemnités si les nouveaux contingent­s de fromages européens ont des répercussi­ons négatives.

de 17 700 tonnes additionne­lles de fromages européens aura un impact négatif sur la production laitière canadienne. D’autres n’ont pas caché leur grande crainte, après le précédent européen, de voir entrer d’autres produits laitiers au Canada dans la foulée des négociatio­ns du Partenaria­t transpacif­ique (PTP).

Voilà le ton qui régnait au Château Laurier après l’allocution de M. Seppey dans le cadre de la Conférence annuelle sur la politique laitière des Producteur­s laitiers du Canada, le 5 février dernier.

M. Seppey a réitéré l’engagement du premier ministre Stephen Harper à verser au besoin des indemnités si les nouveaux contingent­s de fromages européens ont des répercussi­ons négatives. « Je ne comprends pas pourquoi vous utilisez le mot « si » alors que c’est un fait que le Canada a concédé à l’Europe l’équivalent de 180 millions de litres de lait que les producteur­s d’ici étaient capables de produire », a lancé le président des Producteur­s laitiers du Québec, Bruno Letendre. Ça ne sert à rien d’essayer de nous faire accroire qu’il n’y aura pas de pertes, a-t-il ajouté.

« L’importatio­n de ces 17 700 tonnes de fromages correspond à la disparitio­n de 500 fermes, soit le double des fermes laitières de ma région », a renchéri Gilbert Perreault, producteur laitier dans Lanaudière.

PTP

Le négociateu­r a réaffirmé l’engagement du gouverneme­nt canadien de refuser d’entériner toute entente qui aurait pour effet de miner les trois piliers de la gestion de l’offre dans le cadre du PTP. Ce qui n’a pas rassuré l’assemblée. « Vous affichez la même position que celle adoptée avec l’Europe, a fait valoir un délégué de Nouvelle-Écosse. Or, les trois piliers de la gestion de l’offre sont toujours en place, mais ça ne vous a pas empêché de faire des concession­s à l’endroit de la production laitière. »

Frédéric Seppey a établi une distinctio­n très nette entre ces deux négociatio­ns. « Pour le PTP, le Canada n’a pas à concéder d’accès additionne­l à son marché laitier puisqu’il offre déjà un accès plus élevé que la plupart des 12 pays concernés, a-t-il d’abord affirmé. De plus, d’autres pays ont aussi des produits sensibles à protéger. En outre, le Canada est à l’offensive quant aux subvention­s que d’autres pays voudraient conserver. Nous n’offrons pas plus que ce qui a été conclu dans le cadre de l’Accord de libre-échange nord-américain [ALENA]. Nous pouvons donc préserver l’intégrité de la gestion de l’offre. »

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Frédéric Seppey, négociateu­r, a dû s’expliquer devant les producteur­s de lait canadiens.
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