La Terre de chez nous

Le taux de change et les bases locales des grains

- Ramzy Yelda, FPCCQ

Depuis juillet, le prix du baril de pétrole s’est effondré de plus de 50 %. Le dollar canadien, qui suit de près les mouvements de prix du pétrole, a perdu près de 15 % de sa valeur par rapport au dollar américain. Cela a eu un impact majeur sur nos prix locaux des grains.

Le marché québécois des grains est petit, mais ouvert dans un contexte nord-américain. Les prix des grains locaux ont deux composante­s : les contrats à terme (principale­ment la bourse de Chicago) et les bases. Les contrats à terme sur les bourses américaine­s sont en dollars américains. Par conséquent, une baisse du huard vient bonifier ces contrats pour le marché québécois. Les bases reflètent l’offre et la demande de grains locales. Elles sont affectées par plusieurs facteurs régionaux : la production et la demande de grains au Québec, le rythme des ventes des producteur­s, les situations particuliè­res des acheteurs, etc. Mais étant donné que nous sommes dans un marché libre proche des États-Unis, nos bases sont fortement influencée­s par le taux de change en raison des flux de grains : elles montent lorsque le dollar canadien chute et vice-versa.

Les bases ont grimpé depuis septembre. Cela est dû en partie à des raisons propres au Québec, principale­ment à une chute de la production de maïs qui fait en sorte que l’on se retrouve en situation de déficit, mais aussi à un rythme de ventes assez lent de la part des agriculteu­rs. Mais le bond des bases est également lié au taux de change. Effectivem­ent, lorsque l’on observe l’évolution des bases du maïs en dollars américains (donc sans l’effet du taux de change), on constate qu’elles se sont fortement redressées de septembre à novembre, mais qu’elles ont fléchi par la suite. Par contre, nos bases en dollars canadiens n’ont pas cessé de se raffermir.

Faisons maintenant le lien avec les prix locaux du maïs et du soya OGM pour une livraison rapprochée. Les prix ont chuté durant l’été, notamment à cause de la baisse boursière, atteignant des creux d’environ 162 $/t FAB ferme pour le maïs et 380 $/t pour le soya à la mi-septembre. Les bourses se sont quelque peu redressées d’octobre à décembre, avant de retom- ber en janvier. Mais nos prix locaux ont continué de se raffermir : le maïs est revenu au-dessus de 200 $/t et le soya a atteint près de 450 $/t.

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