Six domaines prioritaires
– Pierre Paradis
QUÉBEC — Le monde agricole peut s’attendre à vivre en 2015 une « année chargée » avec l’adoption de projets de loi « déterminants », promet le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis.
Bien-être animal
M. Paradis est formel : un projet de loi sur le bien-être animal « qui va audelà de l’agriculture, qui est un projet de société » sera bientôt déposé. « Si on ne bouge pas, fait valoir le ministre, on va perdre des marchés. Nous sommes, au Québec, un dernier de classe et il nous faut remonter dans le peloton de tête. »
Il salue néanmoins les efforts de La Coop fédérée, de F. Ménard et duBreton, « qui sont en avant de la parade » par leurs actions concrètes.
Relève agricole
Pierre Paradis dit vouloir « prioriser » le dossier de la relève agricole. « Ça presse! lance-t-il. La démographie étant ce qu’elle est, je côtoie beaucoup d’agriculteurs qui ont mon âge [il a 64 ans] et qui veulent transférer leur entreprise à leurs enfants. »
Il tient à rappeler que son gouvernement a mis en place des mesures fiscales pour faciliter les dossiers de relève, entre le vendeur et le repreneur.
Vins et bières de microbrasseries
Il faut « donner un petit coup de pouce » aux producteurs de vins québécois et aux microbrasseries d’ici, insiste le ministre de l’Agriculture. « Ces deux secteurs prennent de l’ampleur », convient-il. Pierre Paradis parle de « connectivité » entre les secteurs vinicoles et brassicoles. Il souhaite déposer un projet de loi « qui sera largement inspiré » de celui qui avait été amené par son collègue Stéphane Billette, et qui visait alors uniquement les vins québécois.
Sécurité du revenu
Le ministre de l’Agriculture juge « corrects » les commentaires qu’il a entendus, jusqu’à présent, à la suite du dépôt du rapport sur la sécurité du revenu qui contient 31 recommandations. « À partir du moment où il y aura des consensus, dit-il, on peut envisager une mise en application, un échéancier, évaluer les coûts. Mais s’il y a une critique à faire, et je la fais très légèrement, c’est que j’aurais aimé retrouver davantage de mesures de simplification des programmes actuels dans le document. »
Terres et zonage
Sur les questions de zonage agricole et d’accaparement des terres, Pierre Paradis affirme demeurer « très alerte ». « J’ai écrit à tous les intervenants, au président de l’Union des producteurs agricoles, à la gang de l’Union paysanne, au Ministère, à la Financière agricole, pour leur demander de me prévenir s’il y avait des transactions [qui pourraient poser problème], énumère-t-il, mais me semble que ça fait une secousse que je n’ai rien reçu. »
Pierre Paradis ne s’inquiète donc pas outre mesure. « Quand je nous compare aux autres sociétés, observe-t-il, je vois bien que nos fermes, au Québec, continuent d’appartenir aux familles de producteurs. On est en avant de la parade. »