Des attentes nombreuses
Les producteurs forestiers nourrissent de grandes attentes en ce début d’année. Plusieurs dossiers majeurs pourraient voir leur conclusion en 2015 et jouer un rôle déterminant dans le développement de la forêt privée.
Nerf de la guerre, l’argent est au coeur des préoccupations des producteurs forestiers. Si un dollar canadien sous la barre des 80 cents américains peut insuffler une reprise dans l’industrie, les producteurs se montrent inquiets du budget que Québec va allouer aux divers programmes d’aide à la mise en valeur des forêts privées. Après avoir culminé à près de 78 M$ en 2009, le soutien gouvernemental a fléchi à moins de 54 M$ l’an dernier, ce qui représente une baisse de 24 M$. Il faudra attendre le dépôt du prochain budget pour connaître le montant de l’aide consacrée par Québec aux travaux sylvicoles en forêt privée.
Sur le plan politique, le milieu forestier se demande si l’année 2015 permettra l’adoption de la Stratégie d’aménagement durable des forêts. En gestation depuis quatre ans, celle-ci doit orienter les actions du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour les cinq prochaines années. Déjà, la Fédération des producteurs forestiers du Québec estime que le rôle du propriétaire forestier dans les prises de décisions touchant la gestion du territoire est peu valorisé.
En principe, le ministère devrait également donner suite aux recommandations du professeur Michel Belley pour amé- liorer les programmes de mise en valeur des forêts privées. Déposé l’automne dernier, son rapport suggère notamment d’établir une grille provinciale unique de travaux d’aménagement. M. Belley propose aussi de simplifier la nomenclature des travaux reconnus et soutenus. À son avis, le soutien financier devrait plafonner à 80 % de la valeur réelle des travaux d’aménagement. Il prône également le suivi d’indicateurs de performance. À ce propos, la Fédération souhaite une amélioration des indicateurs de manière à mieux refléter l’action des agences régionales.
Enfin, sur le plan législatif, Québec doit modifier la Loi sur la qualité de l’environnement. Une décision de la Cour supérieure force le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques à revoir la réglementation et la législation relativement à la protection des milieux humides. Une commission parlementaire est attendue par les producteurs forestiers au cours des prochains mois, des modifications devant être apportées avant l’été.