La Terre de chez nous

Le défi de se faire entendre

- MARTIN MÉNARD

« Lors des dernières rencontres, les gens du gouverneme­nt faisaient la sourde oreille et posaient même des questions auxquelles on venait juste de répondre. Alors ce qu’on espère du retour parlementa­ire, c’est de l’écoute! On veut avoir un dialogue afin que les régions participen­t à la relance économique du Québec », fait remarquer d’emblée Daniel Côté, maire de Gaspé et co-porte-parole de la Coalition Touche pas à mes régions!

L’austérité sélective

Plusieurs acteurs du développem­ent se disent prêts à mettre la main à la pâte et ne s’opposent pas à toutes les mesures « d’austérité ». Ce qui les enrage, c’est le manque de vision du gouverneme­nt et l’applicatio­n peu équitable desdites mesures. « Les coupes font plus mal aux régions qu’aux grands centres : 400 000 $ de moins au Centre local de développem­ent [CLD] de Gaspé, ça n’a pas la même significat­ion que 400 000 $ de moins pour toute la ville de Québec », cite en exemple M. Côté.

La Coalition Touche pas à mes régions! a déposé un mémoire en commission parlementa­ire ces dernières semaines où elle cite une quarantain­e d’exemples de coupes budgétaire­s qui affectent les régions et qui sont appliquées de façon inéquitabl­e par rapport aux grands centres. « Troquer le budget des conférence­s régionales des élus, celui des CLD, et éliminer le Fonds de soutien aux territoire­s en difficulté, ce n’était pas d’immenses sommes pour le gouverneme­nt, mais ça nous aidait. Ça nous permettait de donner un petit coup de pouce à nos PME et à nos organismes sociaux », dénonce Daniel Côté.

Des dommages collatérau­x

Des programmes destinés à soutenir le développem­ent des régions ont disparu. D’autres ont été amputés de leurs fonds. Or, les dommages collatérau­x sont parfois plus importants qu’on le croit. « Le gouverneme­nt a fait disparaîtr­e du radar le programme RénoVillag­e sans trop faire de bruit. Pourtant, il était important. Dans ma municipali­té, des gens qui gagnent en bas de 30 000 $, il y en a en masse. Si leur toit coule ou si le revêtement extérieur doit être changé, sans programme, ils opteront fort probableme­nt pour des travaux qui ne coûtent pas trop cher. Ça fait des maisons et un village encore plus dévitalisé­s », assure une source bien au fait du dossier.

Faire moins avec… moins!

Certaines municipali­tés demeurent moins affectées par les mesures d’austérité du gouverneme­nt libéral. Mais, en règle générale, l’heure est grave. « Ce n’est pas vrai que les CLD et les municipali­tés font plus avec moins. La vérité : ils font moins avec moins. » On creuse un trou », assure un intervenan­t dans une région dévitalisé­e.

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