UNE CHAIRE DE LEADERSHIP EN PRODUCTION OVINE
QUÉBEC — Un nombre sans cesse croissant de jeunes producteurs s’intéresse à l’élevage des moutons, mais ne se lance plus dans l’aventure qui veut. Afin d’améliorer la productivité des entreprises et leur rentabilité, l’Université Laval vient de créer une chaire de leadership en enseignement (CLE) en production ovine.
Si ce type d’élevage s’inscrit parmi les choix d’avenir prometteurs en raison de la forte augmentation de la consommation de viande d’agneau au Québec et au Canada, pour réussir, les éleveurs doivent désormais détenir des connaissances agronomiques avancées et recourir à des méthodes de production de pointe.
C’est dans ce contexte, et avec l’objectif de pérenniser l’industrie, que l’Université Laval et sa faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) ont estimé que la formation représentait un élément clé du succès. Deux missions complémentaires caractérisent la chaire de leadership, expose son titulaire, François Castonguay. « Il faut savoir que la production ovine n’a plus rien à voir avec l’image bucolique que plusieurs s’en font encore. Le premier volet du mandat touche évidemment la formation d’une relève forte et innovatrice en production ovine. Quant au deuxième, il s’adresse aux professionnels du secteur qui souhaitent dévelop- per leurs compétences. » Le chercheur insiste sur la nécessité pour la CLE d’offrir de la formation continue et ciblée, qui respecte les contraintes de distance et de temps des producteurs et de leurs conseillers. Il est notamment question d’acquérir de meilleures connaissances dans le but de favoriser l’amélioration de la génétique et l’assainissement des troupeaux.
« L’industrie ovine, c’est près de 1 000 familles qui y travaillent. C’est aussi près de 3000 à 4 000 emplois directs et indirects au Québec. Cette chaire, qui allie recherche et développement, est vue comme un outil de premier plan pour accompagner l’industrie », témoigne le président du Centre d’expertise en production ovine, Georges Parent.
Le doyen de la FSAA, Jean-Claude Dufour, a pour sa part vanté le parcours professionnel du titulaire de la chaire, qualifiant François Castonguay de « meilleur chercheur en production ovine du Canada » et d’« excellent développeur ». Il a ajouté que la nouvelle CLE « était assise sur un potentiel intéressant et important ».
Un leadership à protéger et à poursuivre
Le Canada regroupe quelque 11 000 producteurs, et 63 % de l’industrie se concentre au Québec et en Ontario. Aux yeux de M. Dufour, la production ovine, qui génère 145 M$ à la ferme et plus de 600 M$ si l’on considère la valeur du secteur dans son ensemble, constitue « un leadership à protéger et à poursuivre ».
« Ça vaut la peine! La consommation dans le monde, d’ici 2020, connaîtra une hausse de 30 %. Une autre raison, c’est le développement à l’international que la CLE rendra possible », fait valoir le doyen, précisant que la mise sur pied de la chaire, qui profite de contributions de 500 000 $ sur 5 ans, a nécessité un an de travail.
La CLE bénéficie du soutien du Centre d’expertise en production ovine du Québec, de la Fédération des producteurs d’agneaux et moutons du Québec et de la Société des éleveurs de moutons de race pure du Québec, de même que celui d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.