La Terre de chez nous

Différents scénarios pour l’abbaye d’Oka

- VALÉRIE MAYNARD

Animée par le désir de sauvegarde­r l’abbaye, ses terres et ses dépendance­s, mais confrontée à la précarité de sa situation économique, la Corporatio­n de l’abbaye d’Oka envisage différents scénarios pour assurer la pérennité du domaine, incluant la vente des terres agricoles. Un nouveau conseil d’administra­tion vient d’ailleurs d’être créé.

Réuni pour la première fois le mercredi 14 janvier, le conseil d’administra­tion de la Corporatio­n a fait le point sur le développem­ent en cours, discuté du plan de relance du site et déposé sur la table divers scénarios possibles pour assurer la pérennité du domaine. « Une des possibilit­és serait de vendre les terres agricoles. Ce sujet sera discuté lors de notre prochaine rencontre. Mais il y a d’autres possibilit­és », a fait savoir le directeur général de la Corporatio­n, Luc St-Pierre, sans toutefois donner de détails.

Pour l’heure, on sait qu’une offre d’achat déposée par un producteur qui exploite déjà ces terres a été reçue et acceptée par le conseil. Cependant, les membres souhaitent se donner le temps d’envisager d’autres avenues possibles avant de trancher. « Nous avons des projets en discussion, mais aucune décision n’a encore été prise », a confirmé le maire d’Oka, Pascal Quevillon, nouveau membre du conseil d’administra­tion. Aucune date n’a non plus été arrêtée pour la prochaine rencontre. Rappelons qu’en mars 2014, le minis- tère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) avait signé un décret autorisant le gouverneme­nt provincial à se porter acquéreur des terres agricoles de l’abbaye. Quelques mois plus tard, le nouveau gouverneme­nt a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention d’aller de l’avant avec ce projet, laissant ainsi le champ libre à d’autres acheteurs potentiels.

En décembre, le journal Le Devoir publiait une lettre du père abbé des trappistes, André Barbeau, par laquelle ce dernier interpella­it le premier ministre Philippe Couillard afin qu’il revienne sur sa décision.

Vocation agricole

Déjà cultivées par six producteur­s locaux, dont l’acheteur potentiel, les terres de l’abbaye hébergent aussi le vignoble expériment­al du Centre de recherche agroalimen­taire de Mirabel et ses 52 variétés de cépages. Le site accueille également le projet Une pomme pour tous, instauré par la Fondation CO2 Environnem­ent, qui se traduit par l’implantati­on d’un immense verger de 4 hectares – on souhaite y planter 5 000 pommiers d’ici les prochaines années, dont 1 200 en 2015 –, avec l’intention de récolter annuelle- ment des milliers de pommes et de les redistribu­er aux clubs des petits déjeuners locaux. « L’histoire de l’abbaye est intimement liée à l’agricultur­e des Laurentide­s. Il faut absolument préserver la vocation agricole de ces terres », a pour sa part souligné Kevin Bilodeau, porte-parole de la Fédération de l’UPA d’Outaouais-Laurentide­s.

Installés à Oka depuis 1881, les derniers moines trappistes, une trentaine, ont définitive­ment quitté l’abbaye en 2002 pour aller s’établir au Val Notre-Dame à Saint-Jean-de-Matha. La Corporatio­n est propriétai­re de l’abbaye, de ses terres et de ses dépendance­s depuis 2007.

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La vente des 260 hectares de terres agricoles de l’abbaye d’Oka compte parmi les possibilit­és actuelleme­nt étudiées par le conseil d’administra­tion.

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