Conjoncture favorable pour la forêt privée du Bas-Saint-Laurent
RIMOUSKI — Un avenir meilleur se profile à l’horizon pour les producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent. La baisse du dollar canadien et des prix du pétrole et les coupes de bois anticipées à cause de la tordeuse des bourgeons de l’épinette ainsi que l’implantation de deux usines de granules de bois font enfin espérer le début d’une véritable sortie de crise pour l’industrie forestière.
Les producteurs forestiers peuvent aussi compter sur les effets indirects du nouveau régime forestier au Québec et des changements apportés à la réglementation forestière du Nouveau-Brunswick. Celle-ci exige que le bois coupé en forêt publique dans cette province subisse une première transformation avant d’être expédié ailleurs au pays.
« Je ne peux pas citer de chiffres sur notre marché au Nouveau-Brunswick parce qu’on n’a pas fait d’évaluation làdessus. C’est d’autant plus difficile dans le contexte où les entreprises augmentent leur production », constate CharlesEdmond Landry, directeur général du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent. Il demeure que la forêt privée de la région ne produit actuellement qu’à la moitié de sa capacité.
« Les prix payés aux producteurs n’ont pas augmenté depuis huit ans, soit depuis le début de la crise forestière, rappellet-il. Les producteurs nous demandent d’aller leur chercher un prix pour 2015. »
Il faut aussi tenir compte des décisions du gouvernement dans le dossier de l’aménagement forestier, lesquelles auront un impact sur la récolte des bois. « De notre côté, on a ramené la concerta- tion entre le Syndicat et nos partenaires », souligne M. Landry. Beaucoup de producteurs forestiers ont quitté la région pour aller travailler dans les chantiers du Plan Nord et dans l’Ouest canadien. « On pense être en mesure de “remettre à produire” les producteurs qui se sont exilés dans ces territoires, autant ceux du Bas-Saint-Laurent que de la Gaspésie », ajoute le directeur général. Les ventes de bois de sciage ont été en hausse de 6 % en 2014, soit 41 000 mètres cubes solides de plus qu’en 2013, mais 15 000 tonnes de moins ont été vendues dans le bois à pâte. En 2013, les livraisons de bois du Plan conjoint des producteurs forestiers bas-laurentiens avaient subi une baisse globale de 9,2 % pour s’établir à 142 056 tonnes métriques humides (tmh) comparativement à 156 427 tmh en 2012.