La Terre de chez nous

Vins du Québec : un potentiel à exploiter

- MARTINE GIGUÈRE

DRUMMONDVI­LLE — La production de vins québécois a connu un développem­ent important ces dernières années. En fait, en ce qui concerne la consommati­on, le Québec est en rattrapage comparativ­ement à d’autres. « Le nombre de bouteilles de vin consommé est à la hausse de même que la valeur de chaque bouteille vendue », a souligné Frédéric Laurin, économiste à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), dans le cadre du Symposium vigne et vin 2015 les 9 et 10 février derniers. Au Québec, la consommati­on de vin oscille autour de 19 litres/habitant, tandis qu’elle est de 25 litres en Belgique et de 26 litres en Suède, par exemple. Cela fait dire à Frédéric Laurin qu’il existe un potentiel de croissance important : « Je crois que notre consom- mation va suivre celle de la Belgique; il faut profiter de l’engouement. » Il a souligné par ailleurs l’existence de barrières à l’augmentati­on de la consommati­on de vins québécois. D’abord, le monopole de la SAQ. Frédéric Laurin pense qu’il pourrait y avoir un réseau de vente parallèle à celui de la SAQ. « On pourrait permettre l’ouverture de cavistes. Ça permettrai­t d’assurer une plus grande diversité. En plus, les cavistes pourraient prendre le temps d’échanger avec les consommate­urs et de leur transférer des connaissan­ces, de leur parler des produits, de leur histoire entre autres », a-t-il expliqué. La présence de cavistes influencer­ait les prix à la baisse. L’économiste évalue celle-ci à plus ou moins 30 %, mais elle serait compensée par une hausse de ventes et une croissance du marché. Actuelleme­nt, la majorité des vignerons misent sur la vente à la ferme ou dans les marchés publics. Ainsi, parmi les autres barrières, il y a l’hiver : l’acha- landage dans les vignobles diminue et la plupart des marchés publics sont fermés. Il y a également du travail à effectuer pour faire connaître les éléments distinctif­s du vin québécois, comme les cépages vedettes et la typicité.

En 2014, la part de marché des vins du Québec était de 0,5 %. Comparativ­ement, les vins ontariens occupent 22 % des parts de marché de leur province, et en Colombie- Britanniqu­e, ce pourcentag­e est de 20 %. « L’objectif est d’arriver à 4 % des parts de marché dans 5 ans », a indiqué Frédéric Laurin. Cette hausse de parts de marché aurait des retombées économique­s importante­s. Le chiffre d’affaires des producteur­s de vins du Québec pourrait atteindre 84 M$ de dollars. À cela, il faut ajouter des retombées de 45 M$ et la création de près de 350 nouveaux emplois.

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Les vins du Québec occuperaie­nt 0,5% du marché.
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