La Terre de chez nous

La chute du huard, bonne nouvelle pour l’agricultur­e!

- YVON LAPRADE ylaprade@laterre.ca

Un dollar canadien faible devrait faire de nombreux gagnants dans l’industrie agroalimen­taire québécoise, affirme Bruno Larue, professeur titulaire au départemen­t agroalimen­taire de l’Université Laval.

« On peut penser au porc, aux produits de l’érable, à la pomme de terre et à plusieurs légumes, dont les brocolis. Les avantages sont indéniable­s pour les producteur­s-exportateu­rs sur le marché américain. »

Bruno Larue constate, à l’instar de nombreux analystes qui suivent les mouvements de la devise canadienne, que la chute vertigineu­se du huard inter- vient dans un contexte déjà favorable.

« Le secteur agroalimen­taire est un gros exportateu­r, fait-il valoir. La balance commercial­e est excédentai­re dans nos échanges commerciau­x avec les États-Unis. Ça ne peut que s’améliorer. »

L’agroéconom­iste, qui n’a pas de boule de cristal, s’attend à ce que le dollar canadien fasse du surplace au cours des prochains mois, « mais il ne devrait pas se négocier plus haut que 84-85 cents ce printemps », prévoit-il.

À un tel niveau, les grands distribute­urs tels que Metro, IGA-Sobeys et ProvigoLob­law, qui sont de gros importateu­rs de produits de la terre, et qui payent leurs fournisseu­rs en devises américaine­s, notamment, vont-ils écoper?

Peut-on s’attendre à ce que les oranges et les fraises made in USA se vendent à prix d’or?

« Je ne crois pas qu’il y aura un effet de transmissi­on des prix, du moins pas à 100 %, entre les producteur­s américains et les distribute­urs, répond le professeur. Des expéditeur­s vont s’ajuster, et ils ont commencé à baisser leurs prix sensibleme­nt pour tenir compte de la nouvelle réalité du marché et de la devise. »

Cela dit, Bruno Larue estime que les producteur­s de fraises du Québec, pour donner cet exemple, pourront se faufiler avec plus de facilité dans les comptoirs des supermarch­és, quand débutera la saison des récoltes, bien entendu.

Il croit que la fraise du Québec, en concurrenc­e avec celle de l’Oncle Sam, pourrait devenir plus attrayante pour les acheteurs des grandes chaînes. Le dollar dévalué sera un atout pour ce fruit sucré.

La chute vertigineu­se du huard intervient dans un contexte déjà favorable.

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