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USDA Outlook: une bonne année en perspectiv­e

- JULIE MERCIER

Après les records de 2014, l’agricultur­e américaine devrait perdre un peu de vigueur en 2015. Les prévisions pour la prochaine année de production demeurent néanmoins positives.

Le 19 février se tenait le forum agricole Outlook du départemen­t américain de l’Agricultur­e (USDA) à Arlington en Virginie, la conférence agricole qui dresse le portrait de ce que sera le marché nord-américain en 2015.

Après les records de 2014, l’USDA prévoit une baisse des superficie­s cultivées en soya (-0,2 %) et en maïs (-1,8 %). Le blé devrait suivre la même tendance (-2,3 %). Pour 2015, les ÉtatsUnis devraient ainsi planter 89 millions d’acres en maïs, 83,5 millions en soya et 55,5 millions en blé.

Au chapitre des prix, l’économiste en chef de l’USDA, Rob Johansson, prédit une diminution du cours des grains. Pour 2015-2016, le maïs devrait poursuivre sa descente à environ 3,50 $/bu. Cela confirme la tendance continue enregistré­e depuis 2012-2013, où le prix du maïs avait atteint les 6,89 $/bu. Le soya devrait subir le même sort avec des prévisions de 9 $/bu pour 2015-2016, comparativ­ement aux 10,20 $/bu de 2014-2015. « Les prix des grandes cultures ont diminué significat­ivement par rapport aux records des dernières années, mais ils demeurent bien au-dessus des valeurs du début des années 2000 », a fait remarquer M. Johansson lors de la conférence.

Pour ce qui est des exportatio­ns, 2015 devrait passer à l’histoire comme la deuxième meilleure année, tout juste derrière 2014, avec une valeur de plus de 141 G$. La Chine devrait demeurer la destinatio­n numéro un des cultures américaine­s. Washington mise aussi sur les éventuels accords de libreéchan­ge avec l’Union européenne et le Partenaria­t transpacif­ique pour gonfler ses ventes sur le marché mondial.

Élevages

La baisse des coûts d’alimentati­on devrait permettre à la production américaine de viande d’atteindre de nouveaux sommets. Les secteurs du porc (+5,5 %) et de la volaille (+3,6 %) contribuer­ont largement à cette hausse. La production de boeuf devrait demeurer stable. Après avoir atteint son plus bas niveau au cours des 60 dernières années, le cheptel bovin américain remonte tranquille­ment la pente. En janvier dernier, il affichait une maigre augmentati­on de 1,4 % par rapport à l’année précédente.

Pour 2015, les prix du porc et du lait devraient perdre plus du quart de leur valeur par rapport à 2014. À l’opposé, le prix des bouvillons devrait fracasser les records (162 $/lb carcasse), un bond de près de 5 %. Les exportatio­ns de viande devraient demeurer à des niveaux similaires à ceux de 2014, alors que celles des produits laitiers devraient décliner.

Revenu à la ferme

En 2015, le revenu net moyen devrait fléchir pour atteindre 73,6 G$, son plus bas niveau depuis 2007. Ce déclin des revenus à la ferme devrait être amorti en partie par le coussin de sécurité offert par les nouveaux programmes de soutien, prévus au Farm Bill. De plus, l’équité moyenne des agriculteu­rs américains se situe à son plus haut depuis le début du calcul de la profitabil­ité en 1960. « De façon générale, la santé financière du secteur agricole demeure forte, alors que s’amorce une période de prix des grains plus faibles », a résumé l’économiste en chef de l’USDA. Les revenus historique­s engrangés de 2012 à 2014 ont été investis en achat de marchandis­es, de machinerie et de terre. D’ailleurs, la valeur des terres devrait diminuer d’à peine 1 % en 2015.

À court terme, quelques facteurs influencer­ont l’économie agricole, notamment la diminution des prix du pétrole brut et du gaz naturel, la baisse des coûts de transport et la vigueur retrouvée de la devise américaine.

La santé financière du secteur agricole

demeure forte.

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 ??  ?? À l’occasion de la 91e édition du forum agricole Outlook de l’USDA, l’économiste en chef de l’USDA, Rob Johansson, a prédit une conjonctur­e favorable en 2015.
À l’occasion de la 91e édition du forum agricole Outlook de l’USDA, l’économiste en chef de l’USDA, Rob Johansson, a prédit une conjonctur­e favorable en 2015.

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