La Terre de chez nous

Paradis ampute la formation continue

- ÉTIENNE DUPUIS

Dans une lettre envoyée la semaine dernière à la table de concertati­on des Collectifs régionaux en formation agricole (CRFA), Pierre Paradis a annoncé sans préavis que son ministère sabrait sa contributi­on à la formation continue en agricultur­e pour l’année financière en cours. Le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) coupe 45 000 $ des 145 000 $ qu’il devait verser aux CRFA cette année. « C’est dramatique parce que l’argent est déjà dépensé, a expliqué le président de la table de concertati­on, Mario Théberge. Ce sera tout un cassetête de boucler les budgets. »

Le président ne cache pas sa colère et s’inquiète pour la survie du Plan de soutien en formation agricole (PSFA). Dans sa lettre, Pierre Paradis affirme que son ministère communique­ra avec M. Théberge « concernant la poursuite [du] partenaria­t ».

« Il coupe son aide en partie cette année, mais il est clair qu’il est en train de remettre en question tout le programme », déplore Mario Théberge. Pour lui, cette compressio­n est d’autant plus révoltante qu’elle vient du MAPAQ. Les deux autres bailleurs de fonds du PSFA, le ministère de l’Éducation et la Commission des partenaire­s du marché du travail, ont tous deux confirmé leur contributi­on de 145 000 $ pour l’année en cours. « On est devant un ministre qui veut se cacher, s’indigne le président de la table de concertati­on. Il vient nous dire devant le congrès de l’Union des producteur­s (UPA) qu’on doit continuer à être performant­s et il coupe dans la formation ensuite. »

Une coupe dans l’avenir

Appelé à commenter la décision du ministre de l’Agricultur­e, le directeur de l’Observatoi­re compétence­s-emplois sur la formation continue et le développem­ent des compétence­s de l’Université du Québec à Montréal, Paul Bélanger, n’a pas mâché ses mots. « C’est absurde, explique-t-il. Couper dans la formation, c’est couper dans l’avenir. » Pour le professeur, le succès de l’agricultur­e passe par l’innovation. Les agriculteu­rs ont toutefois besoin de formation pour avoir accès aux nouvelles techniques.

« Ce que le gouverneme­nt ne réalise pas, c’est que la formation est un inves- tissement et non une dépense, ajoute M. Bélanger. En diminuant les budgets pour la formation, on diminue les possibilit­és de revenus pour les fermes. »

Au moment de mettre sous presse, Pierre Paradis n’avait pas rappelé la Terre.

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Le président de la table de concertati­on des Collectifs régionaux en formation agricole, Mario Théberge, s’inquiète pour l’avenir du financemen­t de la formation continue en agricultur­e par le ministère de l’Agricultur­e.

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