La Terre de chez nous

Premières pommes GM approuvées

- MARTIN MÉNARD

Malgré l’opposition de certains groupes, le départemen­t américain de l’Agricultur­e (USDA) vient d’approuver deux variétés de pommes génétiquem­ent modifiées (GM) qui seront mises en marché d’ici cinq ans. La pomme GM présente l’avantage de ne pas brunir une fois coupée. Elle pourrait donc particuliè­rement plaire dans les domaines de la restaurati­on et de la transforma­tion. À la Fédération des producteur­s de pommes du Québec, le directeur Daniel Ruel ne semble pas avoir d’appétit pour la pomme GM. « Au Québec, nous avons carrément pris position contre la pomme GM. Surtout qu’un sondage pancanadie­n que nous avions co-commandé en 2012 a révélé que 76 % de nos consommate­urs n’approuvaie­nt pas la venue d’une pomme génétiquem­ent modifiée », indique-t-il.

Les deux variétés GM pourraient entraîner des répercussi­ons majeures sur les ventes globales de pommes, en causant préjudice à l’image santé de la pomme. D’autant plus qu’il n’existe pas aux États-Unis, comme au Canada, de politique d’étiquetage des OGM; les consommate­urs pourraient en manger sans le savoir!

Pas d’avantage réel?

Dans son argumentat­ion, M. Ruel souligne que « présenteme­nt, nous avons la Cortland qui retarde naturellem­ent le brunisseme­nt ». « Et si les gens ne veulent vraiment pas de brunisseme­nt lorsqu’ils coupent une pomme, il suffit de mettre un peu de jus de citron. Ça fait la job », ajoutet-il.

Selon le directeur, les deux variétés ne posséderai­ent pas de grands attributs pour la consommati­on fraîche : « De ce qu’on en sait, le goût de ces variétés ne serait pas extra et leur couleur [jaune-verte], pas très gagnante. »

Et au Canada?

« Le Canada n’a pas encore donné son avis sur la demande d’approbatio­n de la pomme GM; elle n’est donc pas acceptée ici pour l’instant. Car contrairem­ent aux États-Unis, le Canada doit valider l’impact sur la santé publique de l’introducti­on d’un tel aliment », mentionne Thibault Rehn, coordonnat­eur de Vigilance GM à Montréal. La démarche du fédéral soulève un gros doute chez lui. « Le gouverneme­nt fédéral se base principale­ment sur les données de la compagnie pour évaluer le risque sur la santé du produit. On peut se poser des questions sur ces données... » affirme-t-il. Il suggère d’ailleurs à la population d’écrire un courriel de désaccord à la ministre de la Santé, Rona Ambrose.

Le député du Nouveau Parti Démocratiq­ue Alex Atamanenko a aussitôt réagi en demandant au gou- vernement fédéral de rejeter l’approbatio­n de la pomme GM au Canada. On demande aux gens d’envoyer un courriel à la ministre de la Santé – Rona Ambrose.

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