La Terre de chez nous

Prograin achète une partie de son concurrent ontarien

- MARTIN MÉNARD

Semences Prograin, un acteur fort connu dans le domaine du soya à valeur ajoutée, vient de conclure une transactio­n majeure où il devient l’actionnair­e majoritair­e du centre de recherche de son concurrent ontarien Sevita Internatio­nal. Discret et humble, le président Alain Létourneau n’a pas tenu à préciser le montant de la transactio­n. Une somme néanmoins dans les 7 chiffres, puisque Semences Prograin possède désormais 51 % des parts du programme de recherche (qui se nomme maintenant Sevita Genetics), en plus d’acquérir une participat­ion minoritair­e directemen­t dans l’entreprise originale, Sevita Internatio­nal, laquelle exporte actuelleme­nt 100 000 tonnes de soya non génétiquem­ent modifié (GM).

En devenant l’actionnair­e majoritair­e, Semences Prograin prend les rênes du programme de recherche Sevita. Éric Gagnon, le directeur recherche et développem­ent à Saint-Césaire, dirigera également l’équipe ontarienne. Les deux équipes de recherche, qui comptent huit employés chacune, demeureron­t indépendan­tes, mais combineron­t leurs forces. « Prograin est plus fort dans le développem­ent de variétés hâtives et dans celui de soya de spécialité [haute teneur en protéines, variétés de type natto, de type tofu, etc.]. De son côté, Sevita est fort dans le développem­ent de variétés plus tardives et très performant­es sur le plan du rendement. La synergie entre les deux équipes de recherche nous permettra d’obtenir une offre de produits encore plus complète et des variétés encore plus performant­es », analyse Alain Létourneau.

Semences Prograin entend développer davantage l’avenue des soyas de spécialité, dont une variété produisant des fèves plus sucrées qui plaira aux consommate­urs de tofu. Un type de soya serait présenteme­nt élaboré afin de créer une nouvelle moulée destinée aux poissons des mégapiscic­ultures, un marché potentiel évalué à plusieurs centaines de milliers de tonnes de soya non GM…

Augmenter les primes

pour le producteur

Sevita Internatio­nal et Prograin deviennent alliés dans la recherche, mais indépendan­ts dans leur mise en marché. Ils continuero­nt d’alimenter leurs clients respectifs, en se faisant même concurrenc­e, dans certains cas. Alain Létourneau soutient que la complicité entre les deux entreprise­s augmentera leurs parts de marché globales et fera bondir la production du soya non GM. À tel point qu’il envisage, à moyen terme, plus de soya non GM ensemencé en Ontario et au Québec que de soya GM. Augmenter les primes offertes aux agriculteu­rs fait également partie de ses souhaits. « Il faut que l’objectif soit d’augmenter la valeur pour le producteur. Pour les superficie­s semées, nous sommes en concurrenc­e avec le maïs. C’est donc super important pour nous d’augmenter la rentabilit­é du soya non GM afin d’être plus compétitif face aux cultures d’OGM », insiste-t-il.

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Dave Hendricks, Bob Hart et Alain Létourneau au moment de la signature de l’entente qui fait de Prograin l’actionnair­e majoritair­e du centre de recherche de son concurrent ontarien Sevita Internatio­nal.

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