Maladies aviaires sous surveillance
DRUMMONDVILLE — L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) a présenté, lors de son assemblée générale annuelle, le bilan des éclosions de laryngotrachéite infectieuse (LTI) et de Mycoplasma gallipsepticum (MG) sur le territoire québécois de novembre 2013 à octobre 2014. Durant cette période, on a dénombré quatre éclosions de LTI et deux de MG. Malgré la multiplication des cas, les mesures de biosécurité mises en place ont permis d’éviter toute propagation à des troupeaux environnants. L’EQCMA poursuit également ses démarches afin de rendre obligatoire la déclaration de la LTI, de la MG et des quatre maladies déclarables au fédéral. L’EQCMA travaille aussi au développement d’un régime d’indemnisation et a soumis son projet au programme fédéral des Initiatives Agri-risques. Ce programme viendrait pallier les manques de celui de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). « Les compensations de l’ACIA ne couvrent pas tous les coûts. Dans le cas des maladies à incidence économique comme la MG ou la LTI, il n’y a aucun outil financier pour venir en aide aux éleveurs et aux intervenants », a donné en exemple Paulin Bouchard, président de l’EQCMA. Aucune compensation n’est actuellement prévue pour les éleveurs qui se verraient obligés de dépeupler un site dans le cas où des mesures de biosécurité rehaussées seraient appliquées de façon prolongée.
Grippe aviaire en Colombie-Britannique
L’EQCMA avait également invité Michel Benoît, directeur général des BC Turkey Farmers, à témoigner de son expérience relativement à l’éclosion de l’influenza aviaire de décembre dernier en Colombie-Britannique. Michel Benoît a fait la chronologie des événements : le 1er décembre, un producteur émet des soupçons quant au haut taux de mortalité dans son poulailler. Ce dernier impose lui-même la mise en quarantaine de son bâtiment. En soirée, il reçoit la réponse de l’ACIA : son élevage est touché par le virus de la grippe aviaire. Rapidement, l’industrie réagit et stoppe tous les déplacements d’oeufs, de fumier, etc. Au total, l’éclosion aura frappé 11 entreprises agricoles comparativement à 42 en 2004.
Cette fois-ci, l’ACIA a établi une zone de contrôle primaire et trois autres zones à l’intérieur de celle-ci : sécuritaire, infectée et restreinte. L’Agence a limité les déplacements dans la zone de contrôle et des permis devaient être obtenus pour pouvoir déplacer la volaille, entre autres. L’abattage d’oiseaux s’est effectué uniquement sur les lieux contaminés. L’ACIA a mis en oeuvre un système de surveillance et a ramassé, selon un calendrier précis, des oiseaux morts pour les tester. Cette façon de faire a permis d’éviter l’abattage d’oiseaux et la destruction massive d’oeufs. Seuls 238 500 volatiles et 430 000 douzaines d’oeufs ont été détruits, comparativement à 2004 où 17 millions d’oiseaux avaient été abattus et l’industrie arrêtée pendant presque 5 mois. « Lors d’une éclosion, les 48 premières heures sont critiques », souligne M. Benoît. Ce dernier souhaite entre autres réduire le délai de cinq jours entre le résultat positif aux tests et l’abattage d’oiseaux, ainsi que le délai entre la destruction des oiseaux et le compostage. Le virus de type H5N2 a été transmis par les oiseaux migrateurs. En janvier 2015, le virus H5N1 a été détecté chez des oiseaux sauvages dans certains États américains. On craint maintenant leur retour au printemps, car ils pourraient ramener avec eux ces virus hautement pathogènes.