La meunerie Côté-Paquette rasée par les flammes
L’acte irréfléchi d’un ex-employé a conduit à la destruction totale de la meunerie Côté-Paquette, d’AngeGardien, en début de semaine dernière. Sébastien Champigny aurait délibérément mis le feu au bâtiment afin de masquer un vol commis quelques jours plus tôt. Au palais de justice de SaintHyacinthe, l’homme âgé de 28 ans a été formellement accusé d’incendie criminel et d’avoir eu en sa possession des produits inflammables. Sans doute trahi par une caméra de surveillance, le pyromane a été arrêté près de son domicile de Saint-Pie-de-Bagot le 23 février en soirée, tandis que les pompiers combattaient toujours les flammes. Champigny, qui avait été surpris à dormir durant son quart de travail nocturne, aurait été congédié voilà quelques mois. Il est soupçonné de s’être introduit par effraction chez son ex-employeur dans la nuit du vendredi précédant l’incendie pour y dérober du matériel informatique et de la moulée.
L’incendie s’est déclaré vers 3 h dans la nuit du dimanche 22 février au lundi 23 par un froid sibérien. De forts vents ont facilité la progression de l’élément destructeur, de sorte que le bâtiment à la structure de bois était déjà bien attaqué à l’arrivée des pompiers. Une quarantaine de sapeurs provenant de six municipalités ont combattu le feu, s’employant principalement à limiter sa progression à d’autres bâtiments. L’incendie a forcé l’évacuation d’une quinzaine d’habitants d’un quartier résidentiel se trouvant à proximité. L’incendie était bien visible de l’autoroute 10 et une importante colonne de fumée s’élevait dans le ciel. L’odeur du brasier était même ressentie à plusieurs kilomètres de distance en provenance de Granby.
Construite par la famille Lacoste, la meunerie est aujourd’hui la propriété de Mario Côté et de Bernard Paquette. Ceux-ci ont déjà trouvé des solutions d’approvisionnement afin de desservir leur clientèle. D’ailleurs, des meuneries concurrentes ont elles-mêmes offert leur aide. Comme chez les agriculteurs, la solidarité est aussi caractéristique chez les propriétaires de meunerie. Cela étant dit, les meuneries en Montérégie fonctionnent pratiquement à plein régime. Côté-Paquette devra donc visiblement faire appel à d’autres meuneries de la région de Québec où la pleine capacité de production n’est pas atteinte.
Les dommages sont sommairement évalués à près de 20 M$. La meunerie fournissait du travail à une dizaine de personnes et produisait 2 500 tonnes de moulée par semaine.