La Terre de chez nous

Une année sur le thème du dépérissem­ent

- MARTINE GIGUÈRE

NICOLET — L’année 2014 aura été marquée par le dépérissem­ent des fraisiers qui a touché de nombreux producteur­s. « Dans les dernières années, le dépérissem­ent se faisait sentir. Lorsque je rencontrai­s les producteur­s au Marché central, ils se demandaien­t pourquoi ils n’arrivaient plus à produire des fraises comme avant. Finalement, on s’est aperçu que c’était un phénomène un peu plus généralisé », a rapporté Michel Sauriol, président de l’Associatio­n des producteur­s de fraises et framboises du Québec (APFFQ) lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) du 25 février.

Ainsi, l’été dernier, plusieurs agriculteu­rs n’ont tout simplement pas récolté de fraises et ont subi des pertes financière­s importante­s. « Ce que je trouve dommage dans ce dossier-là, c’est qu’il nous aurait fallu l’appui du MAPAQ [ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec] pour déclencher le programme Agri-relance », a affirmé le président. Puisque le MAPAQ n’a pas voulu reconnaîtr­e le dépérissem­ent des fraisiers comme exceptionn­el, le programme Agri-relance ne peut venir en aide aux producteur­s. « Nous n’avons pas lâché, nous sommes encore en pourparler­s dans ce dossier-là », a-t-il indiqué.

Lors des échanges avec les participan­ts dans la salle, un agriculteu­r a demandé à l’Associatio­n s’il était possible d’intenter un recours collectif contre les fournisseu­rs de plants. Cette avenue a fait l’objet de discussion­s au sein du conseil d’administra­tion de l’APFFQ, qui a évalué le coût en temps et en argent lié à une telle démarche, et défini les résultats escomptés, tels que l’obtention du remboursem­ent de la valeur des plants, etc. « Nous avons plutôt convenu de travailler avec les programmes existants. Certains pépiniéris­tes offrent des compensati­ons aux producteur­s. C’est à chacun d’entre vous de négocier avec votre fournisseu­r », a plutôt conseillé Michel Sauriol.

Une menace a aussi plané sur le réseau d’essais publics de variétés de fraises, où l’on mesure entre autres le rendement, la couleur, la saveur et la fermeté des fruits. L’APFFQ a dû batailler afin d’aller chercher le financemen­t nécessaire pour 2014 et 2015 auprès du MAPAQ afin que les essais se poursuiven­t. En effet, depuis 2011, c’est le Carrefour industriel et expériment­al de Lanaudière qui réalise ces derniers. « Le financemen­t de ce réseau était l’une des priorités de l’Associatio­n. Il permet entre autres le maintien de la compétitiv­ité de nos entreprise­s », a souligné le président.

L’APFFQ s’est dite heureuse du dénouement du projet de loi sur la syndicalis­ation des travailleu­rs agricoles et du dossier du travail au rendement qui menaçaient le secteur des fraises et framboises. « Le dossier des travailleu­rs étrangers temporaire­s n’est pas facile. De plus, nous avons des normes différente­s et plus sévères comparativ­ement à l’Ontario, où il y a plus de souplesse dans leur applicatio­n. Cette année, on entrevoit déjà des délais et des difficulté­s avec les travailleu­rs du Guatemala et du Mexique. Il faut prévoir leur arrivée beaucoup plus tôt », a prévenu M. Sauriol.

L’Associatio­n a aussi profité de son AGA pour lancer son nouveau site Web, Les Fraîches du Québec. Un site Internet entièremen­t revampé dans lequel chaque producteur pourra afficher son entreprise et où les consommate­urs trouveront une foule d’informatio­ns sur la conservati­on des fruits, des recettes, etc.

Enfin, Michel Sauriol a annoncé qu’il ne solliciter­ait pas un autre mandat à titre de président de l’APFFQ. Il quitte la présidence après cinq ans à la tête de cette associatio­n. Plusieurs personnes ont souligné l’engagement de M. Sauriol depuis plus d’une vingtaine d’années et ont tenu à lui rendre hommage, notamment Louis Gosselin, président de la Chambre de coordinati­on, Marcel Groleau, président de l’Union des producteur­s agricoles, et Caroline Thibault, exdirectri­ce générale de l’APFFQ.

 ??  ?? Louis Gosselin, président de la Chambre de coordinati­on du secteur des fraises et framboises du Québec, a remis une plaque à Michel Sauriol pour souligner ses cinq années à titre de président de l’APFFQ.
Louis Gosselin, président de la Chambre de coordinati­on du secteur des fraises et framboises du Québec, a remis une plaque à Michel Sauriol pour souligner ses cinq années à titre de président de l’APFFQ.
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