La Terre de chez nous

Des fourrages mieux connus et mieux valorisés

- JEAN-CHARLES GAGNÉ

DRUMMONDVI­LLE — Plus de 150 personnes, essentiell­ement des conseiller­s en production laitière et fourragère, ont participé à la journée d’informatio­n scientifiq­ue sur les bovins laitiers et les plantes fourragère­s, le 25 février dernier, à l’invitation du Centre de référence en agricultur­e et agroalimen­taire du Québec (CRAAQ).

S’adressant à un public très averti, ce forum a permis à ces conseiller­s de prendre connaissan­ce des résultats des recherches les plus récentes et d’en discuter directemen­t avec les chercheurs. Au menu, des sujets comme la digestibil­ité des fourrages, les mélanges de légumineus­es et de graminées à privilégie­r afin d’améliorer le ratio énergie/ protéines des fourrages, l’impact de quantités plus grandes de gaz carbonique (CO2) et de températur­es élevées sur les fourrages, etc. Bref, des sujets plutôt pointus qui ont pourtant des retombées directes sur la production laitière.

Robert Berthiaume, expert en production laitière, systèmes fourragers chez Valacta, a donné le coup d’envoi avec sa conférence sur la digestibil­ité des fourrages. Il en est ressorti que l’équation linéaire utilisée durant les années 1990 pour caractéris­er cette digestibi- lité ne pouvait décrire la variabilit­é de la valeur nutritive des fourrages avec la précision atteinte maintenant. Or, cette mesure est importante, car elle permet notamment de déterminer la quantité de concentrés à ajouter à la ration des vaches laitières. « Une différence de digestibil­ité de 4,5 % des fibres NDF de luzerne [à 30 heures] se traduit par 1,1 kg de lait de plus par jour par vache, à 4 % de matière grasse », a relevé M. Berthiaume. Le directeur général de Valacta, Daniel Lefebvre, a illustré à la Terre la pertinence de ces mesures. « Les méthodes se raffinent, ce qui permet de mieux prédire la valeur alimentair­e des fourrages et d’en tenir compte dans la formulatio­n des rations données aux vaches. On tire donc le maximum de la valeur nutritive des aliments et du potentiel génétique des vaches, ce qui se traduit par une meilleure alimentati­on et des coûts d’alimentati­on plus bas. » Aux approches in vitro et à la prédiction par infrarouge s’ajoute maintenant une méthode tenant compte du pourcentag­e de passage des aliments dans le rumen.

Les plantes fourragère­s couvrent plus de 50 % des superficie­s en cultures au Québec. Il est donc important d’évaluer l’impact du réchauffem­ent climatique à leur égard, car on prévoit que la teneur en CO2 passera de 400 à 1 000 ppm et que la températur­e grimpera de 2 ou 3 °C d’ici 2100. Une étude réalisée par le chercheur Jonathan Messerli, avec des mélanges luzerne-fléole des prés, a permis de démontrer que sous des taux de CO2 élevés, le rendement global progressai­t de 16 %, mais que le taux de protéines brutes avait tendance à baisser. De plus, les fibres ADF et NDF étaient en hausse et moins digestible­s.

 ??  ?? La digestibil­ité des fibres NDF de la luzerne a un impact sur la production laitière.
La digestibil­ité des fibres NDF de la luzerne a un impact sur la production laitière.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada