Une facture d’électricité givrée pour les producteurs
Il a fait froid cet hiver. Frette, en bon québécois. Février, au Québec, aura été le mois le plus glacial des 115 dernières années, selon Environnement Canada.
Les producteurs agricoles, gros consommateurs d’énergie, en ont pris pour leur rhume, au sens propre et au figuré. Les factures de chauffage ont explosé, exerçant une pression supplémentaire sur les finances et les coûts d’exploitation dans plusieurs secteurs de production. Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, les producteurs ont appris, la semaine dernière, comme le rapportait laterre.ca de mardi, que les tarifs agricoles vont augmenter de 3,6 % à compter du 1er avril. La hausse dans le secteur résidentiel atteindra 2,9 %.
Les coûts de l’électricité préoccupent les producteurs, qui s’inquiètent de voir Hydro-Québec leur refiler des augmentations année après année, tout en affichant des bénéfices nets… électrisants.
En 2014, à titre d’exemple, HydroQuébec a réalisé un profit net de 3,4 G $, ce qui lui a permis de livrer un dividende record de 2,5 G $ qui se sont retrouvés dans les coffres – dégarnis – du gouvernement.
Il faut toutefois rappeler que c’est au Québec qu’on paie le moins cher, en Amérique du Nord, pour se brancher au réseau de la société d’État.
Mais les producteurs agricoles, comme nous l’avons constaté, commencent à trouver qu’on exige d’eux un effort financier déstabilisant.
« Pour une ferme laitière comme la nôtre, explique Frédéric Marcoux, producteur à Sainte-Marie, en Beauce, ce sont des coûts qui s’ajoutent. Ça demande beaucoup d’électricité pour assurer une bonne ventilation de nos bâtiments, particulièrement en été. » La situation est prise au sérieux par l’Union des producteurs agricoles, qui a entrepris d’analyser les factures d’électricité d’un échantillonnage de producteurs, question de mesurer l’impact – et les coûts – liés aux hausses tarifaires.