Le froid coûte cher aux serriculteurs
Facture d’électricité salée, report du début de production; les températures glaciales des derniers mois ont coûté cher aux entreprises serricoles. Le froid pourrait même hypothéquer le futur de certaines fermes.
« On vient de vivre deux hivers très difficiles. On verra seulement plus tard la capacité de résistance de nos producteurs », affirme le président du Syndicat des producteurs en serre du Québec (SPSQ), André Mousseau. Pour lui, ce genre d’imprévus peut mener à la perte de certaines entreprises. Il n’hésite d’ailleurs pas à faire le parallèle avec Savoura, qui a été mise sous séquestre en février. « Chez nous, le froid a fait augmenter notre facture d’énergie de 30 % l’an dernier et encore de 30 % cette année, soutient le propriétaire de l’entreprise Le cactus fleuri, à SainteMarie-Madeleine, qui utilise l’électricité et le gaz naturel pour chauffer ses serres. C’est très difficile de compenser ces dépenses imprévues dans le marché par la suite. »
Chez nous, le froid a fait augmenter notre
facture d’énergie de 30 % l’an dernier et encore de 30 %
cette année.
L’augmentation de la facture dépend beaucoup du type d’énergie utilisé, estime André Mousseau. « Certains m’ont dit que leurs coûts de gaz naturel avaient augmenté de 30 %. D’autres ont consommé 50 % plus de biomasse cette année. »
Plusieurs producteurs ont éprouvé des difficultés à s’approvisionner en granules. « La consommation a augmenté ici en raison des températures, et la baisse du dollar canadien attire les acheteurs de l’Europe et des États-Unis », indique André Mousseau. Le prix de l’huile, quant à lui, a grimpé significativement en raison de l’augmentation de la demande. Selon le président du SPSQ, le froid a causé des retards dans la vente au détail d’environ deux semaines dans certains secteurs. Il note aussi que plusieurs entreprises ont revu leur planification. « Ceux qui ont pu retarder leur production de deux semaines l’ont fait. »
Ces entreprises devront revoir leur façon de travailler dans les prochaines semaines. « Les employés seront appelés à faire des heures supplémentaires les fins de semaine, mentionne André Mousseau. Les producteurs devront augmenter les températures des serres pour faire croître les plants plus rapidement. » Il précise toutefois que les producteurs de légumes en serres n’ont pas la possibilité d’accélérer la croissance de leurs plants.