La Terre de chez nous

Assurer la compétitiv­ité du secteur horticole

- MARTINE GIGUÈRE

« Le secteur horticole est créateur d’emploi et de richesse, et il a besoin d’innovation. Cependant, il n’y a pas suffisamme­nt d’argent investi en innovation comparativ­ement à nos concurrent­s, plus particuliè­rement à l’Ontario », indique Denis Ruel, 1er vice-président du Conseil québécois de l’horticultu­re (CQH). L’organisme souhaite ainsi la mise sur pied d’un fonds d’innovation horticole pour soutenir le développem­ent et l’innovation du secteur. Le projet est le fruit de la réflexion de tous les acteurs de l’ensemble des filières. Le CQH vise un financemen­t de 10 M$ annuelleme­nt, dont 9 M$ proviendra­ient du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) et 1 M$ des producteur­s. Ce financemen­t servirait à soutenir des projets sectoriels et communs.

Accroître la compétitiv­ité

Lorsqu’elle oeuvrait au ministère de l’Agricultur­e, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, souhaitait voir la production horticole doubler d’ici 2020. Dans le projet de fonds d’innovation horticole, on mentionne que si le Québec réalisait les « mêmes objectifs de croissance que la province voisine, de façon à maintenir ses parts de marché domestique et à l’exportatio­n, la valeur de la production devrait s’établir à 1,9 G$ en 2020 ». Dans la dernière édition du Profil sectoriel de l’industrie horticole au Québec, on évalue la valeur économique de la production québécoise à 989 M$, tandis qu’elle est de 2 482 M$ en Ontario.

Ainsi, l’Ontario occupe déjà une place importante et s’il fallait qu’elle double sa production, cela pourrait augmenter la concurrenc­e sur les marchés intérieurs, notamment sur le territoire québécois. Actuelleme­nt, le Québec est la deuxième province productric­e derrière l’Ontario et les opportunit­és de marchés sont bien réelles. « Le jardin des États-Unis, la Californie, montre des signes de fatigue à cause entre autres du manque d’eau », mentionne Denis Ruel. De son côté, le Québec, avec ses ressources naturelles telles que l’eau et le sol, ses coûts de transport moins élevés et la grande qualité de ses produits, est bien positionné pour exporter ceux-ci sur la côte Est américaine.

Selon les estimation­s du MAPAQ, l’investisse­ment annuel en recherche dans la Belle Province est de 11,7 M$. Chez nos voisins ontariens, un seul centre de recherche, Vineland, recevrait plus de 25 M$ d’investisse­ment public par an. Cet écart d’investisse­ment en recherche et en innovation a des répercussi­ons sur la compétitiv­ité du secteur horticole québécois.

Sécurité du revenu

Le secteur horticole accueille favorablem­ent le rapport du Groupe de travail sur la sécurité du revenu. Par ailleurs, le CQH a fait part des attentes du secteur au ministre de l’Agricultur­e, Pierre Paradis. Pour les production­s couvertes par l’assurance stabilisat­ion des revenus agricoles (ASRA), telles que pommes et pommes de terre, on souhaite entre autres que les coûts liés à la recherche et à la promotion soient intégrés au calcul du revenu stabilisé et que les modèles soient mis à jour afin d’ajuster la rémunérati­on des exploitant­s. Le CQH demande aussi au gouverneme­nt du Québec de pallier rapidement le retrait du fédéral de Cultivons l’avenir 2 pour les producteur­s qui ont accès aux programmes Agri-Québec et Agri-Québec Plus. Ainsi, on demande à ce que les contributi­ons passent de 3 à 3,5 % des ventes nettes admissible­s au programme Agri-Québec et de hausser le taux de couverture de la marge de production au programme Agri-Québec Plus à 85 %.

Le CQH affirme également que les méthodes culturales et la taille des entreprise­s horticoles ont grandement évolué au fil des ans et que le programme d’assurance récolte tel qu’on le connaît doit être revu pour répondre aux besoins actuels des agriculteu­rs. Enfin, le secteur horticole évalue à 15 M$ l’ensemble des besoins du secteur pour venir en aide au développem­ent des exploitati­ons.

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Le Québec, avec ses ressources naturelles, ses coûts de transport moins élevés et la grande qualité de ses produits, est bien positionné pour exporter ceux-ci sur la côte Est américaine.
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Un nouveau guide sur les légumes cultivés et transformé­s au Québec est maintenant disponible sur le Web au www.jaime5a10.ca.

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