La Terre de chez nous

Les abattoirs de bovins appellent à l’aide

- JULIE MERCIER

Le prix des bovins donne des maux de tête aux abattoirs québécois, qui réclament l’interventi­on du gouverneme­nt.

Depuis plus d’un an, tous les ingrédient­s sont réunis pour que les cours des bovins voguent de record en record. En conséquenc­e, les marges sont au plus mince pour les transforma­teurs nord-américains. Les deux principaux abattoirs québécois qui demeurent, Viandes Laroche et Viandes Giroux, ne cachent pas leurs difficulté­s. « Le défi, c’est d’être en vie la semaine prochaine, affirme d’emblée Roger Giroux, propriétai­re de Viandes Giroux. Deux grosses multinatio­nales, Cargill et JBS, viennent ramasser toutes nos vaches. » L’homme d’affaires s’avoue nostalgiqu­e de l’époque où Colbex, le géant québécois de l’abattage de bovins de réforme, était en activité. Une convention de mise en marché permettait alors aux plus petits abattoirs comme Viandes Giroux d’avoir des volumes garantis. « Le prix était établi en fonction du marché et on payait les vaches selon une grille de prix. On abattait entre 120 et 150 vaches/semaine ». En comparaiso­n, durant la 1re semaine de mars, son usine a transformé 38 bêtes. « Quand on m’a dit le prix des vaches, j’ai renoncé à acheter. C’est au plus fort la poche. » Depuis la fermeture de Colbex, les vaches sont encantées une à une.

Interventi­on

Selon Roger Giroux, il manque aux abattoirs 300 $/vache. Il propose la mise en place d’un fonds d’aide aux abattoirs auquel les producteur­s pourraient souscrire au-delà d’un certain prix de vente pour leurs vaches. Les transforma­teurs remettraie­nt de l’argent dans le fonds au retour des profits. « Sans vouloir être quêteux », M. Giroux propose également que l’État soutienne financière­ment les usines d’abattage de boeuf. Il dénonce que le bétail soit transformé à l’extérieur de la province, avant d’y revenir sous forme de viande. L’homme d’affaires soulève d’ailleurs le spectre d’une fermeture de frontière et des problèmes liés au transport des vaches fragilisée­s. « Des abattoirs, il n’en reste pas beaucoup. Ici, c’est 50 emplois

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